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L'ONU appelle les participants du nouveau cycle de dialogue inter-libyen au Maroc à faire des concessions

Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en Libye, Bernardino León (sur le podium), tient une conférence de presse à l'ouverture d'une séance du dialogue inter-libyen au Maroc en avril 2015. Photo : MANUL
Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en Libye, Bernardino León (sur le podium), tient une conférence de presse à l'ouverture d'une séance du dialogue inter-libyen au Maroc en avril 2015. Photo : MANUL

L'ONU appelle les participants du nouveau cycle de dialogue inter-libyen au Maroc à faire des concessions

Alors que les combats en Libye se poursuivent, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies dans le pays, Bernardino León, a salué mercredi l'ouverture d'un nouveau cycle de dialogue politique inter-libyen, hébergé par la Maroc, sous l'égide de l'ONU.

Cette nouvelle réunion intervient deux jours après la tenue de pourparlers politiques inter-libyens en Algérie, le lundi 13 avril, pour tenter de résoudre pacifiquement la crise libyenne en incluant le plus grand nombre de composantes de la société dans le processus de paix. Les cycles de dialogue précédents avaient réunis des responsables locaux libyens à Genève en janvier, puis à Bruxelles, en mars.

« L'objectif principal du cycle que nous commençons aujourd'hui est de se mettre d'accord avec tous les participants sur la forme que pourrait prendre un document final », a déclaré M. León lors d'une conférence de presse à l'ouverture du nouveau de dialogue inter-libyen. « Les parties devraient être consciente que nous allons essayer d'obtenir le maximum, et que, après cette ronde de négociations, il sera très difficile d'obtenir plus que cela ».

« Je voudrais commencer en appelant les parties à faire preuve de souplesse, à être généreuses et à être prêtes à faire des concessions », a poursuivi M. Leon. « Elles ne peuvent pas tout obtenir, c'est évident. Ou nous pouvons aussi en arriver à un point où elles estimeront qu'elles n'obtiennent pas suffisant et qu'il est préférable de continuer dans la situation actuelle en Libye. J'espère que ce ne sera pas le cas ».

M. Leon a espéré que les négociateurs avaient compris l'urgence de parvenir à un accord afin de former un gouvernement d'unité nationale, ajoutant que la poursuite des négociations devrait impliquer directement les groupes armés.

« Il est très important de les écouter, d'expliquer ce que nous faisons parce qu'il n'y aura pas de solution finale pour la Libye si les groupes armés ne sont pas impliqués », a-t-il dit. « Nous travaillons également avec l'Egypte pour préparer la réunion des tribus, qui est tout aussi importante ».

Tout en restant positif sur les perspectives de succès, à condition que les participants restent réalistes, M. Leon a condamné dans les termes les plus forts les frappes aériennes qui ont eu lieu ce matin à l'aéroport de Metiga.

« Personne ne peut accepter qu'il y ait des frappes aériennes alors même que l'une des délégations décolle pour venir participer au dialogue », a déploré le Représentant spécial, insistant sur la dimension inacceptable d'un tel geste.

« C'est ce qu'est devenu la Libye aujourd'hui : le terrorisme, pas de contrôle des frontières, les gens qui meurent chaque jour dans la Méditerranée, les frappes aériennes et toujours plus de combats. Cela ne peut pas continuer. Cela ne peut tout simplement pas continuer. La patience des Libyens est à bout et la patience de la communauté internationale n'est plus », a-t-il dit.