La situation au Darfour ne s'est pas améliorée au cours des douze derniers mois, selon l'ONU

A l'occasion d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU consacrée à la situation au Darfour, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, a souligné mardi qu'il n'y avait pas eu de progrès tangibles en un an pour résoudre le conflit dans cette région du Soudan.

« L'évolution de la situation au Darfour au cours des douze derniers mois n'a démontré aucun signe d'amélioration ou de progrès tangibles en vue d'une résolution du conflit », a dit M. Ladsous devant les membres du Conseil de sécurité.

S'agissant de la situation sécuritaire, celle-ci s'est détériorée de manière significative au cours de l'année écoulée, selon le Secrétaire général adjoint. « Les combats entre le gouvernement du Soudan et les groupes armés non-signataires ont nettement augmenté », a-t-il noté. Il a également souligné que la situation humanitaire au Darfour s'était dégradée en 2014, avec plus de 450.000 personnes déplacées à cause des violences. Sur ce nombre, au moins 300.000 sont toujours déplacés, la plupart vivant dans des camps.

« Dans un tel contexte, les trois priorités stratégiques préconisées par la revue de la Mission de l'Union africaine et des Nations Unies au Darfour (MINUAD) et avalisées par le Conseil de Sécurité demeurent pertinentes, et leur mise en œuvre constitue l'objectif primordial de la Mission », a déclaré Hervé Ladsous. « A cet égard, il est plus que jamais nécessaire que le Conseil de sécurité et le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine intensifient leurs pressions sur les parties en présence, afin qu'elles engagent des négociations directes en vue d'une cessation des hostilités, première étape nécessaire vers un processus de paix global et définitif au Darfour ».

Le Conseil de sécurité de l'ONU avait adopté le 3 avril 2014 une résolution identifiant trois priorités stratégiques pour la MINUAD.

Ces trois priorités sont : l'appui à la médiation entre le gouvernement du Soudan et les groupes rebelles non signataires du Document de Doha pour la paix au Darfour ; la protection des populations civiles et la contribution au rétablissement des conditions de sécurité nécessaires à l'apport d'une aide humanitaire en toute sécurité et la facilitation d'un accès sans entrave de l'aide humanitaire à tout le Darfour ; et l'appui, en concertation avec l'équipe pays des Nations Unies, à la médiation des conflits communautaires à travers des mesures en vue de résoudre leurs causes profondes.

Selon M. Ladsous, depuis l'adoption de ces priorités, « la MINUAD a accompli d'importants progrès en vue de leur mise en œuvre ».