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Ukraine : la situation s'est calmée mais le cessez-le-feu reste fragile, selon l'ONU

Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires politiques, Jeffrey Feltman, informe le Conseil de sécurité de l'ONU sur la situation au Moyen-Orient. Photo : ONU / Eskinder Debebe
Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires politiques, Jeffrey Feltman, informe le Conseil de sécurité de l'ONU sur la situation au Moyen-Orient. Photo : ONU / Eskinder Debebe

Ukraine : la situation s'est calmée mais le cessez-le-feu reste fragile, selon l'ONU

A l'occasion d'une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies consacrée à la situation en Ukraine, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires politiques, Jeffrey Feltman, a estimé vendredi que la situation semblait s'être calmée au cours des deux dernières semaines mais que le cessez-le-feu restait fragile.

« Des violations sporadiques (du cessez-le-feu) se produisent régulièrement, notamment au sud, près de Mariupol, et de nouveau près de l'aéroport de Donetsk », a expliqué M. Feltman dans un exposé devant les membres du Conseil de sécurité.

« L'est de l'Ukraine semble toujours être dans les limbes alors que nous attendons l'application complète de la série de mesures approuvée à Minsk », a-t-il ajouté, saluant les efforts des dirigeants de Russie, d'Ukraine, de France et d'Allemagne, ainsi que le rôle crucial joué par l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).

Le Sous-Secrétaire général des Nations Unies aux droits de l'homme, Ivan Simonovic, a également estimé que le cessez-le-feu dans l'est de l'Ukraine était dans l'ensemble respecté, « avec le signalement d'incidents isolés impliquant l'utilisation d'artillerie et de mortiers ».

Faisant le point sur la situation des droits de l'homme ces derniers mois en Ukraine, M. Simonovic a noté une augmentation de l'utilisation d'armes lourdes et sophistiquées, notamment des systèmes de lance-roquettes multiples. Il a également souligné que de nombreux civils restaient coincés dans la zone de conflit avec de fortes restrictions en matière de liberté de mouvement.

Le Sous-Secrétaire général a aussi noté que les divisions au sein de la société ukrainienne continuaient de s'approfondir et que la situation humanitaire affectait de manière croissance les droits économiques et sociaux de la population dans son ensemble.

« Dans ce contexte, il est absolument crucial que le gouvernement affiche sa détermination et son engagement à combattre la corruption et à s'assurer d'une justice impartiale et d'une reddition des comptes pour toutes les violations des droits de l'homme, indépendamment des auteurs ou des victimes », a dit M. Simonovic.

S'agissant de la République autonome de Crimée, il a noté que la situation se détériorait, avec des violations systématiques des droits de l'homme affectant principalement les Tatars de Crimée et ceux qui sont opposés au 'référendum' de mars », faisant référence au « référendum » de 2014, non-reconnu par la communauté internationale, et portant sur le rattachement de la Crimée à la Russie.

« La situation des droits de l'homme en Ukraine reste grave », a conclu M. Simonovic. « Il y a des craintes d'une possible reprise des hostilités et des inquiétudes concernant la campagne militaire à Mariupol », a-t-il ajouté.

De son côté, le Directeur des opérations au Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), John Ging, a souligné que le cessez-le-feu a permis « une amélioration limitée en matière d'accès humanitaire».

Cinq millions de personnes à travers le pays ont désormais besoin d'une assistance humanitaire, soit 2 millions dans les zones sous le contrôle du gouvernement et 3 millions dans les zones qui ne sont pas sous son contrôle, a-t-il précisé.

« Les déplacements continuent alors que la pause dans les combats en certains endroits a permis à certains de ceux qui étaient coincés de s'enfuir », a ajouté M. Ging.