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Ukraine : l'ONU appelle à mettre fin à l'escalade des combats et à protéger les civils

La crise dans l'est de l'Ukraine continue de s'aggraver. Photo HCR
La crise dans l'est de l'Ukraine continue de s'aggraver. Photo HCR

Ukraine : l'ONU appelle à mettre fin à l'escalade des combats et à protéger les civils

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, a appelé mardi toutes les parties au conflit en Ukraine à mettre fin à la dangereuse escalade des combats dans l'est du pays.

Dans un communiqué de presse publié à Genève, le chef des droits de l'homme de l'ONU a également exhorté « les États et tous ceux bénéficiant d'une sphère d'influence dans la région à prendre des mesures pour assurer la pleine la mise en œuvre des accords de Minsk », dont le respect a une incidence directe sur la situation des droits humains dans l'est du pays.

« Les arrêts de bus et les transports publics, les marchés, les écoles et les jardins d'enfants, les hôpitaux et les zones résidentielles sont devenus des champs de bataille dans les régions de Donetsk et de Louhansk en Ukraine, une violation flagrante du droit international humanitaire qui régit le déroulement des conflits armés », s'est indigné le Haut-Commissaire.

« Le nombre de morts dépasse désormais 5.358 personnes, et 12.235 autres ont été blessées depuis la mi-avril l'an dernier. A elles seules, les trois semaines précédant le 1er février 2015 se sont soldées par au moins 224 civils morts et 545 blessés. Toute nouvelle escalade de la violence aurait des conséquences catastrophiques pour les 5,2 millions de personnes vivant en plein conflit dans l'est de l'Ukraine », a affirmé M. Zeid.

Le Haut-Commissaire a particulièrement insisté sur le nombre élevé de victimes civiles dues aux « bombardements aveugles » de zones résidentielles à la fois sur le territoire contrôlé par le gouvernement et dans les villes passées aux mains des groupes armés, notamment à Donetsk et Horlivka. Durant l'incident le plus meurtrier à ce jour, a-t-il ajouté, au moins 31 personnes ont été tuées et 112 blessées à Mariupol, lors d'attaques à la roquette.

« La protection des civils par toutes les parties au conflit doit être une priorité absolue », a déclaré M. Zeid, ajoutant que toute violation du droit humanitaire international et des droits de l'homme devrait faire l'objet d'une enquête approfondie afin que les auteurs soient traduits en justice.

Le Haut-Commissaire de l'ONU a également fait part de son inquiétude concernant la situation en République autonome de Crimée, en particulier s'agissant des multiples violations des droits des Tatars de Crimée, la communauté d'origine turque de la presqu'île.

La semaine dernière, a-t-il dit, les locaux d'ATR, la seule chaîne de télévision de Crimée en langue tatare, ont été attaqués par des hommes armés et masqués en tenue militaire, et l'un des principaux chefs de la communauté, Akhtiom Tchigoz, le vice-président de la Mejlis, l'assemblée des Tatars, a été arrêté. Il risque actuellement jusqu'à 10 ans de prison pour incitation à des « troubles de masse ».

« Plus de 20.000 personnes ont été déplacées de la Crimée vers le reste de l'Ukraine depuis le 'référendum' de mars, qui a suivi la prise de contrôle de la péninsule par des forces dites d'auto-défense, il y a presque un an », a souligné M. Zeid, notant que les la loi et la citoyenneté russes avaient ensuite été introduites en Crimée.