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L'ONU appelle à « tirer les leçons » de l'Holocauste

Par la résolution 60/7 adoptée le 1er novembre 2005, l’Assemblée générale a décidé que les Nations Unies proclameraient tous les ans le 27 janvier Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste. Crédit: ONU
Par la résolution 60/7 adoptée le 1er novembre 2005, l’Assemblée générale a décidé que les Nations Unies proclameraient tous les ans le 27 janvier Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste. Crédit: ONU

L'ONU appelle à « tirer les leçons » de l'Holocauste

Le monde n'a pas encore trouvé l'antidote contre le poison qui a conduit à l'Holocauste il y a 70 ans, a déploré mercredi le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, tout en appelant la communauté internationale à travailler de concert pour éradiquer toutes les formes de sectarisme et d'extrémisme.

« Alors que nous nous remémorons les échecs du passé, et que nous reconnaissons les dangers du présent, nous savons ce qu'il nous reste à faire – et nous savons que nous devons y parvenir ensemble », a déclaré M. Ban dans un discours à l'Assemblée générale de l'Organisation, à New York, lors d'une cérémonie pour marquer la Journée de commémoration en mémoire des victimes de l'Holocauste, qui a eu lieu mardi 27 janvier.

Dans sa résolution intitulée « Mémoire de l'Holocauste », adoptée le 1er novembre 2005, l'Assemblée générale de l'ONU avait décidé de proclamer tous les ans le 27 janvier – date de la libération d'Auschwitz, le plus grand camp de concentration et d'extermination de l'Allemagne nazie – la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l'Holocauste.

Outre le chef de l'ONU, plusieurs orateurs se sont succédé à la tribune de l'Assemblée, dont le Président d'Israël, Reuven Rivlin, et le Vice-président de l'Assemblée générale, Denis Antoine, ainsi que des survivants de l'Holocauste et des anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale.

« J'ai vu la machine de mort dans son intégralité : le quai de chemin de fer où avaient lieu les infâmes sélections ; les baraquements où étaient détenus les Juifs, les Roms, les Sintés, les Polonais non-juifs, les prisonniers de guerre soviétiques, les dissidents, et les personnes handicapées et homosexuelles ; enfin, les fours où des êtres humains ont été transformés en cendres », a dit le Secrétaire général au sujet de sa visite du camp d'Auschwitz-Birkenau en en novembre 2013.

« L'antisémitisme demeure une réalité violente aujourd'hui ; les Juifs continuent d'être tués uniquement parce qu'ils sont juifs. L'extrémisme et la déshumanisation sont présents partout dans le monde, exploités par les médias sociaux et encouragés par les médias sensationnalistes », a déploré M. Ban.

En Europe et ailleurs, les Musulmans sont attaqués, victimes du sectarisme, de l'opportunisme politique et de l'ultranationalisme, a-t-il ajouté, soulignant que les communautés vulnérables à travers le monde « continuent d'enterrer leurs morts tout en vivant dans la crainte de nouvelles violences ».

« Nous devons tous rester sur nos gardes. Nous devons défendre les droits humains, les libertés démocratiques et endosser notre responsabilité de protéger les personnes à risque. Et nous devons répondre au terrorisme et à la provocation d'une manière qui résolve – au lieu d'envenimer – le problème », a appelé M. Ban.

S'exprimant à la suite du Secrétaire général, le Vice-président de l'Assemblée générale, Denis Antoine, a quant à lui souligné l'importance de tirer les leçons de la tragédie de l'Holocauste et la nécessité de « les transmettre aux générations présentes et futures », une responsabilité d'autant plus pressante que le monde continue de faire face à l'intolérance.

« Nous avons le devoir de veiller à ce qu'une tragédie telle que l'Holocauste ne se reproduise jamais », a déclaré M. Antoine dans son allocution, prononcée au nom du Président de l'Assemblée générale, Sam Kutesa.

« Pourtant, comme les événements récents nous l'ont montré, nous devons rester vigilants. Dans de nombreux endroits du monde, la méfiance, l'intolérance et le racisme alimentent la violence et la haine, et sèment la discorde parmi les communautés », a-t-il regretté.