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RDC : plusieurs hauts responsables internationaux s'inquiètent de la montée des violences

Des Casques bleus de l'ONU à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo. Photo MONUSCO/Myriam Asmani
Des Casques bleus de l'ONU à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo. Photo MONUSCO/Myriam Asmani

RDC : plusieurs hauts responsables internationaux s'inquiètent de la montée des violences

Face à la détérioration de la situation en République démocratique du Congo (RDC), notamment à Kinshasa et dans d'autres villes, suite à l'adoption par l'Assemblée nationale d'un projet de loi électorale, plusieurs hauts représentants de l'ONU, d'organisations régionales et d'Etats membres ont fait part vendredi de leur vive préoccupation.

Dans une déclaration conjointe à la presse, un certain nombre d'Envoyés spéciaux pour la Région des Grands Lacs ont exprimé leur profonde préoccupation face à l'escalade de la violence en RDC, faisant suite notamment au communiqué de presse rendu public la veille par le porte-parole du Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, dans lequel il demandait aux forces de sécurité du pays et aux manifestants de s'abstenir de toute autre forme de violence et de faire preuve de la plus grande retenue

L'Envoyé spécial du Secrétaire Général des Nations Unies pour la région des Grands Lacs, Said Djinnit, le Représentant spécial du Secrétaire général en RDC et chef de la Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO), Martin Kobler, le Représentant spécial de l'Union Africaine pour les Grands Lacs, Boubacar Diarra, le Coordonnateur principal de l'Union Européenne pour la Région des Grands Lacs, Koen Vervaeke, l'Envoyé spécial des Etats Unis pour les Grands Lacs et la RDC, Russell D. Feingold, et l'Envoyé spécial de Belgique pour les Grands Lacs, Frank de Coninck ont exprimé leur condoléances aux familles des personnes ayant trouvé la mort dans les violences.

Faisant écho à l'appel du Secrétaire général, les Envoyés spéciaux ont exhorté le gouvernement de la RDC à faire preuve de retenue et à maintenir l'espace politique suffisamment ouvert de façon à favoriser la libre expression pacifique des opinions. Ils ont par conséquent condamné toute utilisation de la force contre des manifestants désarmés et pacifiques ainsi que les arrestations arbitraires, tout en précisant que les manifestants et leurs leaders avaient la responsabilité de poursuivre leurs objectifs politiques de manière non-violente, en conformité avec les lois du pays.

Tout en déplorant les pertes en vies humaines, les destructions de biens et les actes de pillage, qui devraient faire l'objet de poursuites judiciaires, les Envoyés spéciaux ont manifesté leur inquiétude face aux rapports selon lesquels le gouvernement du pays aurait restreint l'accès à certains sites internet et ordonné l'arrêt des communications par SMS ou transmission radio.

Les Envoyés spéciaux ont en outre appelé le gouvernement de la RDC à s'attaquer aux causes sous-jacentes à l'agitation actuelle, en s'assurant notamment que toutes les lois électorales respectent les dispositions pertinentes de la Constitution du pays. Ils ont ainsi réitéré leur soutien à un processus électoral crédible, inclusif et pacifique et ont encouragé le gouvernement à finaliser un calendrier électoral pour des échéances nationales dans les délais impartis par la Constitution.

De son côté, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) a également réagit à la montée de la violence.

« Nous exhortons le gouvernement à mener sans délai une enquête approfondie et indépendante sur tout usage excessif de la force par les force de maintien de l'ordre – et en particulier l'utilisation de balles réelles contre les manifestants », a déclaré un porte-parole du HCDH lors d'une conférence de presse à Genève.

« Nous appelons également les autorités à libérer rapidement tous ceux qui ont été détenus pour avoir exercé leur droit de réunion pacifique, pour l'expression de leurs points de vue, pour leur affiliation avec l'opposition ou pour leur désaccord avec les amendements à la loi électorale », a conclu le porte-parole du HCDH.