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« Nous devons trouver le moyen de vivre ensemble », plaide le chef de l'ONU

Photo : UNESCO/Pilar Chang-Joo
Photo : UNESCO/Pilar Chang-Joo

« Nous devons trouver le moyen de vivre ensemble », plaide le chef de l'ONU

Dans un plaidoyer ardent en faveur de la tolérance, le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a appelé jeudi à plus de compréhension entre toutes les communautés afin de guérir les tensions au sein des sociétés.

Cet appel faisait suite à l'attaque meurtrière qui a eu lieu mercredi 7 janvier contre le magazine Charlie Hebdo, à Paris, en France, alors que dans le même temps, les violences sectaires minent la région du Sahel, en Afrique, en raison notamment des exactions commises par le groupe Boko Haram.

« Dans beaucoup trop de pays, nous avons constaté des actes extrémistes, une brutalité inouïe et une escalade extrêmement inquiétante des tensions entre les communautés et au sein des sociétés », a déclaré M. Ban devant la presse au Siège de l'ONU, à New York. « Aborder ces dissensions d'une manière qui résolve le problème au lieu de le densifier est peut-être le plus grand test auquel fait face notre famille humaine au 21ème siècle ».

Le Secrétaire général a lancé son appel après avoir prononcé un discours devant les 193 membres de l'Assemblée générale des Nations Unies, à l'occasion d'une réunion informelle. Dans son allocution, M. Ban a lancé une campagne à l'échelle de l'Organisation toute entière en faveur d'une action globale visant à poursuivre en 2015 les travaux inachevés des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et à esquisser un nouveau programme mondial centré sur les peuples et la planète, et sous-tendu par les droits de l'homme.

« Nous avons tous été profondément émus par les nombreuses images de l'attaque méprisable survenue hier à Paris. Aucune d'entre elles n'était aussi horrible que celle d'un policier français impitoyablement exécuté sur un trottoir », a déclaré le Secrétaire général, avant d'ajouter : « Nous connaissons désormais le nom de ce policier. Il s'appelait Ahmed Merabet. C'était lui-même un musulman ».

L'attaque, a poursuivi M. Ban, dans laquelle 10 journalistes et deux policiers ont trouvé la mort suite à des coups de feu tirés par des hommes cagoulés qui ont saccagé les locaux de Charlie Hebdo, « est un nouveau rappel de ce à quoi nous devons faire face ensemble ».

« Elle ne doit pas être considérée comme une guerre de religion ... pour la religion ... ou sur le compte de la religion. C'est une atteinte à notre humanité commune, conçue pour terrifier et envenimer. Céder à la haine et semer la division ne garantit qu'une spirale de violence – c'est précisément ce que les terroristes recherchent. Nous ne devons pas tomber dans ce piège », a-t-il déclaré.

« Je veux lancer un appel spécial à la tolérance et à la compréhension », a dit M. Ban, soulignant: « Nous devons trouver un moyen de vivre ensemble, en paix, en harmonie, dans le plein respect des droits universels et des libertés fondamentales ».

Alors que le Nigeria se prépare à la conduite d'élection le mois prochain, le Secrétaire général a déclaré qu'il s'agit là d'un autre test majeur pour la communauté internationale. Boko Haram continue de semer la violence, tuant chrétiens et musulmans, enlevant femmes et enfants et détruisant églises et mosquées, a-t-il déploré, ajoutant que le chaos s'est propagé dans toute la région, déstabilisant notamment le Cameroun et d'autres pays voisins.

« J'exhorte les dirigeants de Boko Haram à mettre fin à la destruction de tant de vies et de communautés, et à libérer immédiatement et sans condition les étudiantes enlevées et toutes les autres personnes kidnappées. La communauté internationale ne peut pas laisser ces violations des droits de l'homme se prolonger en toute impunité », a-t-il déclaré.

« Ceci est un appel personnel. En tant que père et grand-père et en tant que Secrétaire général, je vais continuer à tenter de déterminer, en collaboration avec les États membres, ce qui peut être accompli de supplémentaire », a conclu M. Ban.