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Les pays en développement doivent investir dans l'éducation supérieure, selon l'OIT

Une jeune femme de Colombie. Photo Banque mondiale/Jamie Martin
Une jeune femme de Colombie. Photo Banque mondiale/Jamie Martin

Les pays en développement doivent investir dans l'éducation supérieure, selon l'OIT

Dans les pays en développement, des millions de jeunes sont privés de travail décent en raison de leur niveau d'études insuffisant, indique une nouvelle étude de l'Organisation internationale du Travail (OIT).

Ce rapport, rendu public mardi, montre que les jeunes qui ont fait des études supérieures dans les pays à revenu faible ou intermédiaire ont beaucoup plus de chances de trouver un emploi décent que ceux qui n'ont qu'une instruction primaire ou secondaire.

« En moyenne, huit jeunes sur dix (83 %) ayant un niveau d'études post-secondaire occupaient un emploi non vulnérable dans les 27 pays à revenu intermédiaire examinés, toutes tranches confondues », a précisé l'OIT dans un communiqué de presse à Genève.

Dans les pays à faible revenu, seuls quatre jeunes diplômés du secondaire sur dix occupent des emplois non vulnérables, contre sept sur dix dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, indique l'étude.

L'OIT s'inquiète par ailleurs du fait que, dans les pays à faible revenu examinés, un jeune sur quatre n'ait aucune instruction. Dans certains pays, ajoute l'Organisation, « la proportion de jeunes non éduqués représente jusqu'à la moitié de cette catégorie de la population ».

« Augmenter le niveau d'éducation de cette nouvelle main-d'œuvre dans les pays en développement ne suffira pas à garantir l'intégration des travailleurs hautement qualifiés dans des emplois non vulnérables», avertit l'auteur de l'étude, Theo Sparreboom. « Pourtant, il est clair que continuer à pousser des jeunes sous-éduqués, sous-qualifiés vers le marché du travail est une situation sans issue », concède-t-il.

L'étude souligne aussi que la nature de « l'inadéquation des compétences » varie beaucoup entre économies avancées et pays à faible revenu. Dans les économies avancées, cette l'inadéquation fait souvent référence à la « sur-éducation », c'est-à-dire à la difficulté d'absorber des jeunes hautement qualifiés qui doivent alors accepter des postes pour lesquels ils sont surqualifiés.

Au contraire, indique le rapport, dans les économies à faible revenu, le principal problème demeure la « sous-éducation » des jeunes travailleurs qui n'ont d'autre choix que d'accepter des emplois précaires dans l'économie informelle.

« Le rapport confirme le rôle déterminant de l'éducation dans les performances des jeunes sur le marché du travail. Il rappelle aussi la nécessité d'investir davantage dans un enseignement de qualité, de l'école primaire au stade universitaire », conclut la Directrice du Département des politiques d'emploi de l'OIT, Azita Berar Awad.