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Ebola : avec de nouveaux cas au Mali, l'Afrique de l'Ouest reste en état d'alerte

Un centre de traitement d'Ebola géré par Médecins sans Frontières à Guéckédou, en Guinée. Photo UNICEF/Suzanne Beukes
Un centre de traitement d'Ebola géré par Médecins sans Frontières à Guéckédou, en Guinée. Photo UNICEF/Suzanne Beukes

Ebola : avec de nouveaux cas au Mali, l'Afrique de l'Ouest reste en état d'alerte

Avec de nouveaux cas d'Ebola au Mali et une propagation de l'épidémie qui se poursuit en Sierra Leone, les résultats de la lutte contre l'épidémie sont inégaux en Afrique de l'Ouest qui continue d'être en état d'alerte, ont prévenu vendredi les Nations Unies.

« Le taux de transmission continue d'augmenter en de nombreux endroits », a dit le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, lors d'une conférence de presse à Washington, où il se trouvait pour une réunion du Conseil exécutif du système des Nations Unies. La réunion a notamment porté sur la manière de coordonner les efforts de lutte contre le virus Ebola.

« Nous avons besoin d'équipes médicales étrangères expérimentées ainsi que d'agents de santé volontaires, tout particulièrement dans les endroits isolés », a ajouté M. Ban.

S'agissant du Mali, le Secrétaire général a indiqué que la Directrice-générale de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Dr. Margaret Chan, et le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Dr. Michel Sidibé, devaient partir vendredi après-midi pour le Mali pour voir comment le système des Nations Unies peut aider ce pays à éliminer la flambée épidémique.

« J'ai aussi ordonné au chef de la Mission des nations Unies pour l'action d'urgence contre Ebola (MINUAUCE), Anthony Banbury, d'établir de toute urgence une mission de soutien au Mali », a dit M. Ban. En attendant, il a nommé le directeur de l'OMS dans ce pays, Dr. Ibrahima Fall, comme représentant de la MINUAUCE au Mali.

A New York, le Coordonnateur spécial du Secrétaire général sur Ebola, Dr. David Nabarro, et Anthony Banbury, via téléconférence, ont fait le point sur l'épidémie devant les membres du Conseil de sécurité vendredi après-midi.

Dans une déclaration adoptée par ses 15 membres, le Conseil de sécurité s'est dit « de nouveau gravement préoccupée par l'ampleur sans précédent de l'épidémie due au virus Ebola en Afrique, qui constitue une menace pour la paix et la sécurité internationales. »

Le Conseil se déclare notamment préoccupé par les infections signalées récemment au Mali. « Il apprécie les importantes mesures prises par le gouvernement malien, notamment la nomination d'un coordonnateur de la lutte contre Ebola, qui est chargé de diriger l'action menée à cet égard par l'ensemble des pouvoirs publics », ajoutent les membres du Conseil.

S'agissant de l'épidémie d'Ebola qui a touché la République démocratique du Congo (RDC) et qui n'est pas liée à celle frappant l'Afrique de l'Ouest, l'OMS a annoncé vendredi la fin de cette épidémie, saluant l'efficacité des efforts du pays pour arriver à ce résultat.

De son côté, le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) a déclaré avoir intensifié ses efforts pour aider les pays de l'Afrique de l'Ouest à se préparer à l'apparition de cas d'Ebola.

« Les nouveaux cas au Mali nous rappellent qu'aucun pays de la région n'est à l'abri d'Ebola », a déclaré le Directeur régional de l'UNICEF pour l'Afrique occidentale et centrale, Manuel Fontaine. « Nous ne pouvons pas attendre de nouveaux cas dans les pays à risque avant d'agir. Nous devons aider les communautés à se préparer aujourd'hui. »

Ces derniers mois, l'UNICEF a travaillé avec tous les pays d'Afrique de l'Ouest et d'Afrique centrale pour réviser leurs plans de prévention et de préparation. Dans les 13 pays les plus à risque, l'accent a été mis sur la lutte contre les rumeurs, le partage d'informations et la distribution notamment de matelas, de savon, d'eau de javel, de seaux, de gants, de seringues, de bâches et de tentes.

Au Mali, un centre de traitement d'Ebola dans la capitale Bamako est déjà opérationnel tandis que d'autres établissements de santé, en particulier dans les zones frontalières, ont été équipés avec des moyens supplémentaires en termes d'eau, d'assainissement et d'hygiène. A Bamako, 77 stations de bus ont été équipées avec de systèmes pour se laver les mains.

En Côte d'Ivoire, qui partage des frontières avec la Guinée, le Libéria et le Mali, des campagnes d'information sont en cours tandis que des travailleurs sociaux communautaires font du porte-à-porte pour promouvoir les mesures d'hygiène. L'UNICEF travaille avec les leaders communautaires et religieux et organise des séances d'information sur les bonnes pratiques en matière d'hygiène dans plus de 1.000 écoles dans les régions frontalières.

En Guinée-Bissau, environ 10.000 agents de santé communautaires, enseignants et leaders d'opinion recevront de l'information et une formation sur le virus Ebola. Au Bénin, 50 stations de radio locales diffusent des messages éducatifs sur Ebola dans les huit langues principales et une campagne de mobilisation communautaire est en cours avec plus de 2.000 agents de santé.