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Le Conseil de sécurité consacre le rôle de la police de l'ONU au sein des opérations de paix

Des policières de la Mission de stabilisation des Nations Unies en Haïti (MINUSTAH).
ONU/Logan Abassi
Des policières de la Mission de stabilisation des Nations Unies en Haïti (MINUSTAH).

Le Conseil de sécurité consacre le rôle de la police de l'ONU au sein des opérations de paix

Le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté jeudi une résolution dans laquelle il décide d'inscrire au mandat des opérations de maintien de la paix et des missions politiques spéciales de l'ONU des « fonctions de police auxquelles seront confiées des tâches claires, crédibles et réalistes et de leur accorder des ressources suffisantes ».

C'est la première fois que le Conseil consacre une réunion à la Police des Nations Unies, qui comprend 12.352 personnels, en provenance de 91 États Membres, et déployés au sein de 13 opérations et de quatre missions politiques, a précisé le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous lors de cette réunion.

En adoptant à l'unanimité de ses quinze membres la résolution 2185, le Conseil note le rôle important que les composantes police des Nations Unies peuvent jouer « pour renforcer l'état de droit dans les situations de conflit et après les conflits, notamment en apportant un soutien opérationnel aux forces de l'ordre de l'État hôte », et en appuyant leur restructuration, dans le cadre des efforts plus larges de la réforme du secteur de la sécurité.

À titre d'exemple, le Chef de la Police de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS), Fred Yga, a déclaré que dans ce pays, « les fonctions de police n'avaient pas été assumées par des équipes professionnelles » depuis un demi-siècle, mais par des soldats et des anciens combattants, « au motif qu'ils étaient aguerris au combat et avaient développé une éthique de l'ordre ».

Pour que la Police joue pleinement son rôle, les pays fournisseurs d'effectifs sont instamment priés par le Conseil de déployer des professionnels dotés des compétences requises, y compris linguistiques. Pour sa part, le Secrétaire général de l'ONU est prié de continuer à promouvoir l'établissement de « normes et de directives » applicables aux activités de police des Nations Unies et la mise au point de « formations détaillées », notamment avant le déploiement.

Le Chef de la police de la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL), Greg Hinds, a enjoint au Conseil de faire preuve de prudence dans l'élaboration des mandats, qui doivent être selon lui spécifiques à chaque mission, adaptés à un environnement évolutif et fondés sur les leçons tirées des expériences passées.

Pour le Chef de la Police de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), Luis Miguel Carrilho, la présence en nombre suffisant de femmes au sein de la composante renforce son rôle de « diplomatie préventive » sur le terrain et la confiance que place en elle les populations locales.

Selon lui, les femmes policières contribuent notamment à mettre en place un environnement où les victimes, en particulier les victimes de viol se sentent encouragées à porter plainte. M. Carrilho a cité en exemple l'unité spéciale « genre » créée au sein de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) et chargée de lutter contre les violences sexuelles et sexistes dans les camps de personnes déplacées.

La résolution adoptée par le Conseil de sécurité encourage les pays contributeurs à « augmenter le pourcentage de femmes dans leurs déploiements », « en particulier à des postes de responsabilité et de direction ».

Hervé Ladsous a souligné de son côté l'importance des compétences linguistiques, car les policiers sont déployés dans des théâtres d'opérations où la maîtrise des langues, arabe et française entre autres, s'avère indispensable, « au moins au niveau de l'encadrement ».