L'actualité mondiale Un regard humain

Ebola : l'épidémie a fait plus de 5.000 morts mais les efforts commencent à payer

Au Libéria, des adolescentes formées par l'UNICEF et ses partenaires font partie d'un groupe participant à la lutte contre Ebola. Photo UNICEF/Cody Griggers
Au Libéria, des adolescentes formées par l'UNICEF et ses partenaires font partie d'un groupe participant à la lutte contre Ebola. Photo UNICEF/Cody Griggers

Ebola : l'épidémie a fait plus de 5.000 morts mais les efforts commencent à payer

L'Envoyé spécial du Secrétaire général pour Ebola, le Dr. David Nabarro, et le chef de la Mission des Nations Unies pour l'action d'urgence contre Ebola (MINUAUCE), Anthony Banbury, ont fait le point jeudi devant l'Assemblée générale des Nations Unies sur l'épidémie qui affecte l'Afrique de l'Ouest.

Au total, plus de 14.000 cas d'Ebola ont été enregistrés et 5160 décès signalés jusqu'à maintenant, principalement au Libéria, en Guinée et en Sierra Leone, selon le plus récent bilan de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Le Mali a signalé un deuxième cas mortel d'Ebola dans le pays. Il s'agit d'une infirmière qui travaillait dans une clinique privée dans la capitale Bamako. Le cas est lié à l'épidémie d'Ebola en Guinée, a précisé l'OMS. L'infirmière a soigné un patient venu de Guinée et qui était traité dans la clinique fin octobre.

Selon l'OMS, « il y a des preuves indiquant que l'incidence des cas ne progresse plus au niveau national en Guinée et au Libéria, mais de fortes augmentations persistent en Sierra Leone. »

L'agence onusienne estime que tous les cas d'Ebola et les décès dus à cette maladie ne sont pas signalés. « Les interventions visant à endiguer la maladie dans les trois pays les plus touchés sont l'isolement et le traitement des patients, l'identification de leurs contacts et l'organisation d'enterrements d'une manière sûre et digne », a souligné l'OMS.

Dans les trois pays les plus touchés, 19 des 53 centres de traitement d'Ebola qui sont prévus sont maintenant ouverts, a ajouté l'agence onusienne.

Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a estimé jeudi que les efforts de lutte contre Ebola commençaient à porter leurs fruits mais qu'il y avait toujours d'importants besoins en matière de financements, d'équipements et de personnel médical.

Alors qu'il s'exprimait au Sommet de l'Asie de l'Est au Myanmar, M. Ban a appelé les participants de ce sommet à « faire plus pour aider à accélérer les efforts destinés à contrôler la crise et à y mettre fin. »

Dans son exposé devant le Conseil de sécurité, le chef de la MINUAUCE, Anthony Banbury, a mis l'accent sur la nécessité de déployer davantage de personnels de santé dans les zones isolées. Il a insisté sur le fait que l'accent devait être mis sur le renforcement de la mobilité des équipes et la prévention de la propagation du virus aux pays voisins, le Mali et le Nigéria, qui ne disposent pas des infrastructures capables de répondre à des situations de crise.

« Sur le terrain, on me l'a rappelé à chacune de mes visites, les répercussions sont catastrophiques, sur le plan sanitaire mais aussi au niveau psychologique, le virus générant la peur et modifiant les comportements quotidien », a-t-il déclaré. « Les activités commerciales sont durement frappées dans les trois pays car les marchands ont peur de venir en ville. En Guinée, la production du café a chuté de 50% ».

L'Envoyé spécial du Secrétaire général pour Ebola, Dr. David Nabarro, a estimé qu'une assistance devait être prêtée à titre préventif aux pays voisins où l'épidémie ne s'est pas encore déclarée, dans la mesure où ils sont particulièrement exposés.

De son côté, la Cheffe de cabinet du Secrétaire général, Susana Malcorra, a attiré l'attention sur la nécessité de planifier la riposte internationale à plus long terme, « car les conséquences sanitaires, économiques, politiques et sociales de l'épidémie sont colossales ».

Mercredi, le Dr. Nabarro avait appelé à combattre la stigmatisation entourant la maladie à travers une campagne sur les médias sociaux « pour exprimer la solidarité et montrer que nous sommes contre la discrimination. »

« Je pense que nous avons tous un rôle à jouer pour réduire la stigmatisation », a dit le Dr. Nabarro lors d'un exposé devant des organisations non gouvernementales au siège des Nations Unies à New York.

L'Envoyé spécial a noté que des employés de l'ONU venant de pays affectés ont été coincés dans des aéroports pendant 24 heures et « traités comme des criminels. »