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RDC : l'ONU réclame la poursuite en justice d'auteurs d'exécutions sommaires à Kinshasa

Une victime témoigne devant une cour militaire en République démocratique du Congo lors du procès du lieutenant-colonel Bedi Mobuli Engangela, alias 106, accusé de violations des droits de l'homme. Photo MONUSCO/Hanan Talbi
Une victime témoigne devant une cour militaire en République démocratique du Congo lors du procès du lieutenant-colonel Bedi Mobuli Engangela, alias 106, accusé de violations des droits de l'homme. Photo MONUSCO/Hanan Talbi

RDC : l'ONU réclame la poursuite en justice d'auteurs d'exécutions sommaires à Kinshasa

Un rapport des Nations Unies publié mercredi détaille des violations graves des droits de l'homme, y compris des exécutions sommaires et extrajudiciaires ainsi que des disparitions forcées, commises contre des civils par les forces de sécurité congolaises à Kinshasa, en République démocratique du Congo, entre le 15 novembre 2013 et le 15 février 2014.

Le rapport, s'appuyant sur des enquêtes menées par le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l'Homme (BCNUDH) en République démocratique du Congo (RDC), recense le meurtre d'au moins neuf civils et la disparition forcée d'au moins 32 civils par des agents de la Police nationale congolaise (PNC) dans le cadre de l'opération « Likofi ». Le nombre total de victimes pourrait être beaucoup plus élevé dans la mesure où les enquêteurs du BCNUDH ont fait face à diverses difficultés dans le cadre de leurs enquêtes sur ces violations des droits de l'homme.

L'opération « Likofi » (« Coup de poing » en langue Lingala) avait pour but la traque des délinquants, communément appelés « kulunas », dans la ville de Kinshasa. Pour élaborer ce rapport, les enquêteurs du BCNUDH ont rassemblé plus de 70 témoignages provenant de différentes sources, y compris de la police elle-même.

Les violations des droits de l'homme détaillées dans le rapport impliquent la PNC et en particulier des agents de la Légion nationale d'intervention (LENI) et du Groupe mobile d'intervention (GMI). La plupart des meurtres et disparitions forcées de civils présentés dans le rapport auraient été perpétrés selon le même modus operandi par des agents de la PNC, opérant généralement la nuit, en cagoules et à bord de véhicules sans plaque d'immatriculation dans certains quartiers de la ville de Kinshasa.

« Je suis consterné par la gravité des violations des droits de l'homme reprises dans ce rapport et j'appelle les autorités congolaises à traduire en justice dans les meilleurs délais les auteurs de ces violations des droits de l'homme », a indiqué le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein.

Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en RDC, Martin Kobler, a, quant à lui, déclaré que « cette situation démontre à quel point il est urgent d'accélérer la réforme du secteur de la sécurité et la mise en place de solides mécanismes de responsabilisation au sein de la police congolaise ».

Le BCNUDH a pris note de la décision prise, le 15 août 2014, par le Commissaire général de la PNC de mettre en place une commission d'enquête ayant pour mission d'enquêter et de relever toutes les exactions qui auraient été commises dans le cadre de l'opération « Likofi ».