L'actualité mondiale Un regard humain

Afghanistan : l'ONU condamne la confirmation de la peine de mort pour six personnes

Une jeune fille étudie en Afghanistan. Photo MANUA
Une jeune fille étudie en Afghanistan. Photo MANUA

Afghanistan : l'ONU condamne la confirmation de la peine de mort pour six personnes

Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) a exprimé vendredi sa consternation face à la décision de la Cour suprême de l'Afghanistan de confirmer la condamnation à mort de six personnes accusées de vol à main armée, d'enlèvement et de viol collectif.

« Si les crimes sont en effet horribles, nous sommes préoccupés par l'absence de procédure régulière et le manque de respects des normes nationales et internationales en matière de procès équitable », a indiqué une porte-parole du HCDH, Ravina Shamdasani, lors d'une conférence de presse à Genève.

« Ce déni de justice pour les accusés et les victimes sapent les efforts pour renforcer l'état de droit et l'administration judiciaire en Afghanistan », a-t-elle ajouté.

Le Haut-Commissaire aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, est fermement opposé à la peine de mort en toutes circonstances, y compris pour les crimes d'une telle gravité et particulièrement lorsque les garanties d'un procès équitable ont été négligées, selon la porte-parole.

« Aucun système judiciaire dans le monde, aussi performant soit-il, ne peut garantir qu'une vie innocente ne soit ôtée, et il existe une grande quantité de preuves qui montre que même les meilleurs systèmes de justice ont condamné à mort des femmes et des hommes qui se sont avérés innocents par la suite », a expliqué M. Zeid lors d'une réunion de haut niveau en marge de l'Assemblée générale jeudi. « Cela est inacceptable ».

Le HCDH a exhorté le Président afghan sortant et le Président-élu à ne pas appliquer la peine de mort dans cette affaire, mais de la renvoyer au tribunal à cause des violations des principes de procédure régulière.

« Nous encourageons le gouvernement de l'Afghanistan à réinstaurer un moratoire sur les exécutions en attendant l'abolition définitive de la peine de mort », a souligné la porte-parole.