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Thaïlande : l'ONU déçue après la confirmation en appel d'une lourde peine contre un journaliste

Rupert Colville, porte-parole du Haut commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH). Photo ONU/Jean-Marc Ferré
Rupert Colville, porte-parole du Haut commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH). Photo ONU/Jean-Marc Ferré

Thaïlande : l'ONU déçue après la confirmation en appel d'une lourde peine contre un journaliste

Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) a exprimé mardi sa profonde déception après la confirmation par une Cour d'appel en Thaïlande d'une peine de 11 ans de prison pour lèse-majesté à l'encontre du journaliste et activiste thaïlandais Somyot Pruksakasemsuk.

« Nous sommes très déçus par la décision d'une Cour d'appel de Thaïlande le 19 septembre de confirmer le verdict de culpabilité et la condamnation » de M. Somyot, a déclaré le porte-parole du HCDH, Rupert Colville, lors d'une conférence de presse à Genève.

Rédacteur en chef du magazine Voice Taksin, M. Somyot a été déclaré coupable de lèse-majesté après que le magazine a publié deux articles jugés offensants à l'égard du roi. En 2013, il a été condamné à 11 ans de prison et la sentence a été confirmée le 19 septembre. Selon le HCDH, les autorités n'ont informé ni les avocats de M. Somyot ni sa famille de la date du verdict d'appel, ce qui les a empêchés d'assister à l'audience.

En 2013, le HCDH avait exprimé publiquement sa profonde préoccupation après le verdict de culpabilité prononcé à l'encontre de M. Somyot et sa lourde condamnation, affirmant que cette affaire constituait un revers pour la protection et la promotion des droits de l'homme en Thaïlande. Le Groupe de travail de l'ONU sur les détentions arbitraires a estimé que la détention de M. Somyot était arbitraire et a appelé le gouvernement thaïlandais à le remettre en liberté.

Depuis le coup d'Etat du 22 mai, le nombre de personnes détenues en vertu de la loi sur le crime de lèse-majesté s'est accru, passant de 6 à 22, tandis que huit autres personnes sont sous le coup d'accusations similaires sans être actuellement détenues, selon des informations recueillies par le HCDH.

« Nous réitérons notre appel au gouvernement militaire pour qu'il restaure un espace de libre expression et de dialogue public, en conformité avec les obligations internationales de la Thaïlande en matière de droits de l'homme », a conclu M. Colville.