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Asie du Sud-Est : une nouvelle souche de grippe aviaire suscite l'inquiétude, selon la FAO

Des éleveurs de poulet dépistent le virus de la grippe aviaire.
FAO/Giulo Napolitano
Des éleveurs de poulet dépistent le virus de la grippe aviaire.

Asie du Sud-Est : une nouvelle souche de grippe aviaire suscite l'inquiétude, selon la FAO

Une souche du virus de l'influenza apparue récemment chez la volaille en Asie du Sud-Est et baptisée A(H5N6) constitue une nouvelle menace pour la santé animale et les moyens d'existence qui doit être surveillée de près, a mis en garde lundi l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

Le virus A(H5N6) a été signalé pour la première fois par les autorités chinoises chez la volaille en avril 2014. Depuis lors, il a également été détecté par la République démocratique populaire lao et le Viet Nam.

« Les virus influenza évoluent et se reconstituent sans cesse pour former de nouvelles menaces », a déclaré Juan Lubroth, vétérinaire en chef à la FAO. « Toutefois, le H5N6 est particulièrement alarmant, car il a été décelé dans plusieurs zones très éloignées les unes des autres et est hautement pathogène, ce qui signifie que les volailles infectées tombent rapidement malades et succombent souvent en l'espace de 72 heures ».

La forte virulence du virus chez les poulets et les oies et sa propagation potentielle dans une vaste partie de l'Asie du Sud-Est entraîne une réelle menace pour les moyens d'existence liés à l'aviculture qui contribue aux revenus de centaines de millions d'habitants de la sous-région.

L'Organisation mondiale pour la santé animale (OIE), qui travaille de pair avec la FAO et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour aider les pays à intervenir face aux risques de maladies animales et humaines, surveille de près la situation.

Après la détection du virus en Chine, un seul cas de décès d'un patient présentant des antécédents d'exposition à la volaille a été signalé. Aucun autre cas humain n'a été communiqué. La communauté scientifique s'efforce encore de comprendre la dynamique de cette nouvelle souche, mais il est peu probable que le H5N6 représente une menace immédiate et significative pour la santé humaine.

« Les données actuelles laissent entendre qu'à ce stade, le H5N6 constitue une menace limitée à la santé humaine », a déclaré l'épidémiologiste de l'OMS Elizabeth Mumford. « Le virus a été détecté en divers endroits chez la volaille, mais nous n'avons connaissance que d'une seule infection chez l'homme, ce qui semble indiquer qu'il ne se transmet pas facilement des animaux à l'espèce humaine. Naturellement, il nous faut rester vigilants, car la prévalence chez la volaille et, par conséquent, l'exposition à l'homme, pourrait augmenter durant l'hiver ».

Même si les risques de santé publique posés par le H5N6 semblent actuellement faibles, d'autres agents pathogènes – dont d'autres sous-types de virus influenza tels que H5N1 et H7N9 – peuvent néanmoins susciter des inquiétudes. La FAO et l'OMS recommandent aux consommateurs de suivre des règles adéquates d'hygiène et de préparation des aliments, qui consistent à se laver souvent les mains, à nettoyer les ustensiles de cuisine et les surfaces utilisés durant la préparation des aliments, et à ne manger que de la viande de volaille bien cuite. Il faut également éviter de manipuler des oiseaux malades ou des volailles mortes de maladie.

La FAO et l'OMS soulignent qu'il est capital pour les pays d'Asie du Sud-Est et de l'Est, et en particulier ceux ayant des liens avec la production et le commerce avicoles, d'intensifier leurs efforts de détection et de notification des virus influenza chez la volaille et de suivre toute infection chez l'homme.

La FAO invite les pays à demeurer vigilants face à cette nouvelle menace virale pour la santé animale. Afin d'empêcher sa propagation, l'Organisation recommande aux gouvernements d'aider les producteurs de volaille à suivre les mesures essentielles de biosécurité et les précautions d'hygiène.