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Iraq : le Conseil de sécurité appelle à un effort international pour appréhender les chefs de l'EIIL

Le Secrétaire d'Etat américain, John Kerry (à droite), dont le pays préside le Conseil de sécurité en septembre, et le Ministre français des affaires étrangères, Laurent Fabius, lors d'une réunion du Conseil sur l'Iraq. Photo ONU/Eskinder Debebe
Le Secrétaire d'Etat américain, John Kerry (à droite), dont le pays préside le Conseil de sécurité en septembre, et le Ministre français des affaires étrangères, Laurent Fabius, lors d'une réunion du Conseil sur l'Iraq. Photo ONU/Eskinder Debebe

Iraq : le Conseil de sécurité appelle à un effort international pour appréhender les chefs de l'EIIL

Le Conseil de sécurité des Nations Unies a condamné vendredi les attaques perpétrées en Iraq, en Syrie et au Liban, par l'État islamique d'Iraq et du Levant (EIIL) et les groupes armés associés, et il a demandé à la communauté internationale d'appuyer les efforts du nouveau gouvernement iraquien pour renforcer encore les institutions démocratiques, et lutter contre le terrorisme.

Dans une déclaration présidentielle adoptée aujourd'hui, le Conseil a exprimé sa consternation face aux tueries, enlèvements, viols et tortures commis par l'EIIL à l'encontre de très nombreux Iraquiens et nationaux d'autres États, ainsi que face au recrutement et à l'emploi d'enfants par ce groupe.

"Le Conseil prie instamment la communauté internationale de renforcer et d'élargir, dans le respect du droit international, l'appui qu'elle fournit au gouvernement iraquien dans sa lutte contre l'EIIL et les groupes armés qui lui sont associés. Il se félicite de la tenue de la Conférence internationale sur la paix et la sécurité en Iraq, le 15 septembre 2014 à Paris, ainsi que de la réunion au sommet consacrée à la lutte contre la menace mondiale créée par les combattants terroristes étrangers qu'il va lui-même tenir le 24 septembre prochain", a déclaré le Conseil.

Le Conseil a également souligné que ceux qui ont commis des violations du droit humanitaire international ou des violations des droits de l'homme doivent répondre de leurs actes, en notant qu'une partie de ces actes pourraient constituer des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité.

Le Conseil a demandé "au gouvernement iraquien et à la communauté internationale de s'employer à faire en sorte qu'ils soient tous traduits en justice."

Lors de la réunion du Conseil, le Représentant spécial du Secrétaire général pour l'Iraq, Nickolay Mladenov, a expliqué que le nouveau gouvernement iraquien d'union nationale faisait des progrès en vue de restaurer la sécurité dans le pays, tout en essayant de renforcer les relations entre les communautés ethniques et religieuses et en élaborant des politiques pour contribuer à la paix sociale et à la cohésion.

« L'Iraq fait face à un danger sans précédent avec l'avancée de l'EIIL », a prévenu M. Mladenov, en expliquant qu'il attendait de la communauté internationale et des Nations Unies des mesures qui neutralisent cette menace.

Le Représentant spécial a rappelé que l'EIIL et les groupes armés affiliés avaient pris le contrôle de grandes parties du nord et de l'ouest de l'Iraq, étant doté d'armes et d'importantes ressources financières et naturelles.

« La Mission des Nations Unies en Iraq a observé la stratégie de terreur de cette organisation, qui se poursuit même après la chute de Mossoul. Son contrôle sur de larges territoires tant en Iraq qu'en Syrie, combiné à leur idéologie animée par la haine, la peur et le nihilisme, ont fait de l'EIIL un danger évident pour l'unité de l'Iraq et une menace à la sécurité régionale et internationale », a indiqué le Représentant spécial.

M. Mladenov a rappelé que 1,8 million d'Iraquiens avaient été déplacés depuis janvier, dont 850.000 ont trouvé refuge dans la région du Kurdistan. Avec l'hiver qui approche, il a souligné la nécessité de prendre des mesures cruciales. Il a parlé de l'immense effort humanitaire déployé par les Nations Unies, qui tentent en outre de porter secours à 650.000 personnes se trouvant toujours dans les zones de conflit.

« Rien que la nuit dernière, 10.000 familles supplémentaires de la province de Diyala ont été contraintes de fuir leurs maisons. La crise humanitaire n'est pas seulement dans le nord du pays, mais partout dans le pays », a-t-il déclaré.