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Un monde sans accidents du travail mortels est possible, selon l'OIT

Le Directeur général de l'OIT, Guy Ryder. Photo OIT/J.-P. Pouteau/Fredéric Crozet
Le Directeur général de l'OIT, Guy Ryder. Photo OIT/J.-P. Pouteau/Fredéric Crozet

Un monde sans accidents du travail mortels est possible, selon l'OIT

Un monde sans accidents du travail graves ou mortels est possible, affirme l'Organisation internationale du travail (OIT) à l'ouverture du 20ème Congrès mondial sur la sécurité et la santé au travail lundi à Francfort, en Allemagne.

Plus de 4.000 experts, responsables politiques et scientifiques du domaine de la sécurité au travail et issus de 130 pays, se retrouveront jusqu'à mercredi soir pour échanger sur les stratégies à mettre en place afin d'améliorer la sécurité et la santé au travail. Le Congrès est co-organisé tous les trois ans par l'OIT et l'Association internationale de la sécurité sociale (AISS).

Selon l'OIT, 2,3 millions de personnes à travers le monde décèdent chaque année des suites d'un accident du travail ou d'une maladie professionnelle. En outre, ce sont 860.000 accidents du travail qui se produisent chaque jour, avec des conséquences en termes de blessures.

Les coûts directs et indirects des accidents du travail et maladies professionnelles à l'échelle mondiale sont évalués à 2.800 milliards de dollars.

« Ces chiffres sont inacceptables. Pourtant, ces tragédies quotidiennes font rarement la une de l'actualité mondiale. A l'évidence, il reste encore beaucoup à faire. Les accidents du travail graves sont d'abord des drames humains, mais l'économie et la société en paient aussi le prix », a déclaré Guy Ryder, Directeur général de l'OIT.

« Le droit à un lieu de travail sûr et sain est un droit humain élémentaire – un droit qui doit être respecté quels que soient le niveau de développement et les conditions économiques. Respecter ce droit humain est un devoir – et une condition indispensable à un développement économique durable. La prévention est possible, elle est nécessaire, et elle paie », a-t-il ajouté.

« Les investissements dans la prévention des risques ont eu des retombées socio-économiques remarquables », a ajouté Errol Frank Stoové, Président de l'AISS, citant une récente étude de l'AISS qui montre que ces investissements rapportent plus de deux fois le montant investi.

« A l'heure où le monde du travail connaît des transformations radicales, la santé et le bien-être des travailleurs demeurent une source de préoccupation, notamment en raison du stress et des problèmes ergonomiques. Face à cette réalité, nous devons concevoir des stratégies de prévention nouvelles, plus intégrées, et qui établissent un lien entre la sécurité, la santé et le bien-être individuel », a-t-il ajouté.