L'actualité mondiale Un regard humain

L'ONU rend hommage à l'héroïsme des humanitaires

Des travailleurs humanitaires du HCR à Alep, en avril 2014.
HCR/B. Diab
Des travailleurs humanitaires du HCR à Alep, en avril 2014.

L'ONU rend hommage à l'héroïsme des humanitaires

A l'occasion de la Journée mondiale de l'aide humanitaire célébrée ce mardi, le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, et le Président de l'Assemblée générale des Nations Unies, John W. Ashe, ont rendu hommage aux agents humanitaires qui bravent le danger pour apporter de l'aide à ceux qui en ont besoin.

En ce jour, l'ONU commémore plus particulièrement l'attentat qui a visé le quartier-général de l'ONU à Bagdad le 19 août 2003 et a tué 22 personnes. Ban Ki-moon a participé mardi matin à une cérémonie au siège de l'ONU à New York au cours de laquelle il a déposé une couronne de fleurs.

« La Journée mondiale de l'aide humanitaire est l'occasion de réaffirmer notre volonté de continuer à apporter les secours qui sauvent des vies, et de penser à tous ceux qui ont donné la leur pour cette noble cause », a dit M. Ban dans un message publié à cette occasion.

Il a rappelé que l'an dernier, le nombre d'agents humanitaires enlevés, grièvement blessés ou tués a atteint un record. « Ces dernières semaines, des dizaines d'humanitaires, dont des membres de la famille des Nations Unies, sont morts au Soudan du Sud et à Gaza. Trop ont été victimes d'attaques délibérées, dont certains n'ont pas réchappé », a-t-il souligné.

« Les agents humanitaires et les membres de leur famille sont les plus touchés par ces crimes. Mais des millions d'autres personnes en subissent aussi les conséquences. Les attaques dirigées contre les travailleurs humanitaires empêchent des gens désespérés de recevoir l'aide dont ils ont besoin pour survivre », a ajouté le Secrétaire général.

« En cette Journée mondiale, rendons hommage à l'héroïsme des humanitaires qui bravent le danger pour apporter leur aide à ceux qui en ont besoin. Saluons leurs sacrifices et pensons aux millions de personnes dont la survie dépend d'eux. Honorons ceux qui ont péri en protégeant ceux qui poursuivent leur œuvre, et en appuyant les opérations de secours humanitaires partout dans le monde », a-t-il encore dit.

Le Président de l'Assemblée générale, John W. Ashe, a pour sa part estimé que la Journée mondiale de l'aide humanitaire « n'est pas seulement une occasion pour notre communauté internationale de célébrer l'esprit de l'action humanitaire, mais aussi de souligner la nécessité de faire plus, alors que le nombre croissant de crises humanitaires continue de menacer des millions de personnes vulnérables. »

L'an dernier, le nombre d'agents humanitaires tués, enlevés et grièvement blessés a atteint un niveau jamais atteint, selon de nouveaux chiffres publiés par le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

En 2013, 155 agents humanitaires ont été tués, 171 ont été grièvement blessés et 134 ont été enlevés, soit une hausse de 66% par rapport à l'année précédente. Depuis le début de l'année 2014, 79 travailleurs humanitaires ont été tués, 33 blessés et 50 enlevés.

Mardi matin, le Conseil de sécurité des Nations Unies s'est réuni pour discuter de la protection des travailleurs humanitaires.

« Ces dernières années, la majorité des incidents ont eu lieu dans six pays : Afghanistan, Pakistan, Somalie, Soudan, Soudan du Sud et Syrie. La grande majorité des victimes sont des employés humanitaires nationaux travaillant pour sauver la vie de leurs compatriotes », a souligné le Vice-Secrétaire général des Nations Unies, Jan Eliasson, lors d'un exposé devant les membres du Conseil.

Selon lui, le Conseil de sécurité a un rôle clair à jouer.

« D'abord, le Conseil peut appeler régulièrement les parties en conflit à respecter leurs obligations juridiques », a-t-il dit. « Deuxièmement, le Conseil peut s'assurer que les mesures pour sauvegarder la paix et la sécurité, comme la négociation des accords de paix ou le déploiement des opérations de maintien de la paix de l'ONU, ne brouillent pas les lignes entre les objectifs humanitaires politiques et militaires. »

« Troisièmement, le Conseil peut imposer des mesures ciblées contre les parties en conflit qui violent leurs obligations de respecter et protéger les travailleurs humanitaires et la population civile », a-t-il ajouté. « Quatrièmement, le Conseil peut utiliser tous les outils à sa disposition pour que ceux qui commettent des attaques contre les travailleurs et biens humanitaires rendent des comptes. »