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Soudan du Sud : le HCR appelle à plus de soutien pour faire face à la dégradation de la situation des réfugiés au niveau régional

Des réfugiés sud-soudanais en Éthiopie.
HCR/L. Godinho
Des réfugiés sud-soudanais en Éthiopie.

Soudan du Sud : le HCR appelle à plus de soutien pour faire face à la dégradation de la situation des réfugiés au niveau régional

Face au défi d'apporter une aide aux réfugiés sud-soudanais, une crise de réfugiés qui se dégrade au niveau régional, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a lancé vendredi un appel révisé aux bailleurs de fonds d'un montant de 658 millions de dollars pour aider jusqu'à 715.000 réfugiés d'ici la fin 2014.

« Le conflit en cours et la dégradation de la situation humanitaire à l'intérieur de la plus jeune nation au monde alimentent un exode de réfugiés vers l'Ethiopie, le Kenya, le Soudan et l'Ouganda à un rythme beaucoup plus élevé que prévu. Le chiffre de 715.000 représente plus de deux fois le nombre de réfugiés envisagé lorsque nous avions lancé notre appel initial en mars dernier », a expliqué la porte-parole du HCR Melissa Fleming lors d'une conférence de presse à Genève.

L'Ethiopie est le théâtre de la plus forte hausse des arrivées de réfugiés ces derniers mois, avec l'arrivée de quelque 11.000 réfugiés sud-soudanais vers la ville reculée de Burubiey en 72 heures au pic de la crise début mai. Bien que les chiffres se soient depuis stabilisés, cette région reculée de l'Ethiopie reçoit toujours plus de 1 000 réfugiés par jour, ce qui met à rude épreuve les services et les capacités au niveau local.

Selon le HCR, beaucoup de réfugiés arrivant en Ethiopie, en Ouganda, au Kenya et au Soudan sont très faibles. Ils sont épuisés et traumatisés par la situation qu'ils ont fuie ainsi que par leur voyage périlleux vers la sécurité, la malnutrition et leur très mauvais état de santé.

« Les priorités du plan révisé pour l'aide aux réfugiés sud-soudanais, qui comprend les activités de 34 organisations internationales et non gouvernementales, visent à fournir une aide pour sauver des vies, en fournissant y compris de la nourriture, une aide nutritionnelle, des soins de santé, des installations d'assainissement et de l'eau potable, de l'hygiène et une aide pour l'hébergement », a expliqué la porte-parole.

De nombreux réfugiés sont des femmes et des enfants, soit 94% des arrivants en Ethiopie, et ils sont particulièrement vulnérables. L'enregistrement est donc essentiel pour mieux comprendre leurs besoins et adapter notre réponse. Le nombre élevé d'enfants non accompagnés et séparés, environ 14.000 dans la région, nécessite également une gestion ciblée au cas par cas et le renforcement des programmes de recherche des familles au niveau régional. D'autres activités prioritaires dans le domaine de la protection comprennent la surveillance pour assurer le caractère civil des camps et des installations de réfugiés ainsi que la contribution au signalement de violations graves des droits humains au Soudan du Sud.

Malgré les contributions déjà reçues à ce jour, l'appel combiné pour répondre aux besoins croissants de cette population vulnérable de réfugiés n'est financé qu'à hauteur de 24%. Si ce montant n'augmente pas rapidement, les conséquences pourraient être dramatiques et il est à craindre des pénuries alimentaires, la dégradation des conditions sanitaires, un risque accru de maladie et des coupes dans les programmes d'enseignement, ce qui aggrave considérablement les difficultés auxquelles sont déjà confrontés les réfugiés. Davantage de détails sur les conséquences de la pénurie de fonds figurent dans l'annexe de cette présente note d'information.