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L'ONU appelle les Etats qui ne l'ont pas fait à ratifier la Convention contre la torture

Une cellule dans une prison de sécurité maximale. Photo Emma Reverter
Une cellule dans une prison de sécurité maximale. Photo Emma Reverter

L'ONU appelle les Etats qui ne l'ont pas fait à ratifier la Convention contre la torture

A l'occasion de la Journée internationale pour le soutien aux victimes de la torture, le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a appelé les Etats qui ne l'ont pas encore fait à ratifier la Convention contre la torture, dont le texte a été adopté il y a 30 ans cette année.

« Chaque jour, dans toutes les régions du monde, des femmes, des hommes et des enfants subissent des tortures physiques et des mauvais traitements qui leur sont volontairement infligés à l'instigation d'agents de l'État – ceux-là mêmes qui sont chargés de faire respecter l'état de droit, de protéger les droits de l'homme et de veiller à la sécurité de tous », a dit M. Ban dans un message pour cette Journée.

« L'interdiction de la torture est absolue. La Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants dispose sans équivoque que la torture est illégale en quelque circonstance que ce soit, y compris dans des situations de conflit armé, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, en cas d'instabilité politique ou dans toute autre situation d'urgence », a-t-il ajouté.

Les États qui l'ont ratifiée se sont tous engagés à lutter contre l'impunité et à procéder à des enquêtes approfondies, à engager des poursuites et à traduire les responsables en justice, quel que soit leur rang. Ils ont également souscrit à l'obligation d'indemniser les victimes et leurs familles.

Selon le Secrétaire général, le droit des victimes de la torture à bénéficier d'un recours effectif et de services de réadaptation reste toutefois seulement théorique, notamment dans le cadre des conflits armés et des crises humanitaires à grande échelle.

Le Fonds de contributions volontaires des Nations Unies pour les victimes de la torture est un dispositif qui permet de prêter rapidement assistance à ces victimes et à leurs familles. Actuellement, le long des frontières de la Syrie, le Fonds finance des projets offrant des services essentiels aux victimes de la torture fuyant la violence et les persécutions. Les victimes de tous âges reçoivent une assistance psychosociale pour les aider à guérir et à recouvrer leur dignité.

Ban Ki-moon a remercié les États et les donateurs privés qui soutiennent l'action du Fonds et a invité d'autres donateurs potentiels à se joindre à ces efforts.

La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, a rappelé pour sa part que son bureau et les militants des droits de l'homme recevaient chaque jour de nouvelles informations sur la pratique de la torture en Asie, en Afrique, en Amérique, en Europe et en Océanie.

« Dans pratiquement tous les cas, ceux qui ont ordonné et commis ces violations échappent à la justice. Ils sont enveloppés dans le manteau de la protection nationale ou dans des mesures d'amnistie explicites, et leurs protecteurs feignent d'ignorer les horreurs commises sous leur autorité », a dit Mme Pillay dans une déclaration.

« Les gouvernements qui sont de connivence avec cette impunité violent non seulement le droit des victimes à la justice, mais aussi les droits de l'homme de nous tous. Reconnaissant cela, 154 Etats ont ratifié la Convention contre la torture, mais nombre d'entre eux continuent de tolérer de tels actes. 41 autres Etats ont refusé de ratifier la Convention, et plusieurs autres continuer de permettre la torture et les mauvais traitements contre des prisonniers, de manière implicite ou par la loi », a-t-elle ajouté.