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Le chef des affaires politiques de l'ONU prévient des risques de déstabilisation au Moyen-Orient

Le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, Jeffrey Feltman, au Conseil de sécurité des Nations Unies. Photo : ONU/Mark Garten
Le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, Jeffrey Feltman, au Conseil de sécurité des Nations Unies. Photo : ONU/Mark Garten

Le chef des affaires politiques de l'ONU prévient des risques de déstabilisation au Moyen-Orient

Au cours d'un exposé sur la situation au Moyen-Orient lundi devant le Conseil de sécurité, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires politiques, Jeffrey Feltman, a relevé que de nombreux évènements préoccupants se déroulaient en ce moment dans la région et a exhorté le Conseil à ne pas perdre de vue la question palestinienne.

Sur la question palestinienne, M. Feltman a rappelé que les pourparlers de paix ont été suspendus à la fin du mois d'avril et que la situation sur le terrain est devenue extrêmement instable et volatile. Il a évoqué les recherches engagées par les autorités israéliennes, et qui se poursuivent, pour retrouver les trois étudiants enlevés près d'Hébron, ainsi que la violence croissante qui résulte des opérations engagées par les Forces de sécurité israéliennes en Cisjordanie. Il a aussi parlé de la grève de la faim menée par des détenus palestiniens depuis 61 jours et de l'annonce de la construction de nouvelles implantations en Cisjordanie faite par Israël.

« Ces questions ne peuvent être traitées que si les parties agissent de manière responsable et avec retenue », a prévenu M. Feltman, espérant qu'elles puissent retrouver la voie des négociations et éviter toute escalade. Il a aussi lancé un appel à la communauté internationale afin qu'elle demeure engagée sur ce dossier et apporte tout le soutien nécessaire pour un retour au calme.

La situation en Cisjordanie s'est détériorée, a poursuivi le Secrétaire général adjoint, en faisant référence à l'enlèvement des trois adolescents, étudiants israéliens. Israël a accusé le Hamas d'être responsable de cet acte et l'ONU déplore que le Hamas ait fait des déclarations glorifiant les auteurs de ce rapt, a indiqué M. Feltman. « Si l'implication du Hamas était établie, ce serait un très grave développement », a-t-il dit.

Dans le cadre des opérations de recherche des trois adolescents, Israël a durci les restrictions aux déplacements, notamment à Hébron, interdisant entre autres tout mouvement d'hommes âgés de 20 à 50 ans, a-t-il indiqué. Il s'est inquiété de l'arrestation de plus de 350 Palestiniens. De nombreux Palestiniens ont été blessés et quatre ont été tués. « L'augmentation du nombre de morts résultant des opérations de sécurité menées par Israël en Cisjordanie est alarmante », a-t-il dit avant d'appeler Israël à faire preuve de retenue et à respecter le droit international dans la conduite de ces opérations.

À Gaza, M. Feltman a constaté que le calme a été perturbé par des tirs de roquettes et de mortiers, les uns dirigés vers Israël et d'autres visant Gaza. « Nous condamnons les tirs aveugles de roquettes contre des civils et appelons les factions palestiniennes à garder le calme. Nous devons aider les autorités palestiniennes à assurer les fonctions de sécurité à Gaza et à unifier les forces de sécurité », a-t-il ajouté.

M. Feltman a ensuite parlé de la difficile situation socioéconomique qui prévaut à Gaza, où 57% de la population souffre d'insécurité alimentaire et 41% du chômage. Il a souhaité que des solutions structurelles soient trouvées et que des mesures urgentes soient prises, comme par exemple l'ouverture des points de passage, afin de permettre le déplacement des personnes et l'approvisionnement en biens et marchandises.

S'agissant du Liban, M. Feltman a noté que le délai constitutionnel pour élire un nouveau président libanais avait expiré le 25 mai dernier et il a estimé urgent d'assurer sans plus de délai la tenue de l'élection présidentielle au Liban.

Tout en notant la situation relativement calme qui prévaut sur le plan de la sécurité, le Secrétaire général adjoint a parlé de l'attentat à la voiture piégée qui a eu lieu le 20 juin, et qui a fait un mort parmi les membres des Forces de sécurité libanaises. Il a aussi mentionné les cinq tirs aériens opérés par des appareils syriens sur le territoire libanais au cours des derniers mois.

Il a parlé du problème des réfugiés syriens au Liban, qui y sont aujourd'hui au nombre de 1,1 million, et a indiqué que de nouvelles restrictions ont été imposées à l'entrée de nouveaux réfugiés. Une conférence ministérielle s'est tenue à Rome le 17 juin pour soutenir le Liban dans ce domaine, a-t-il ajouté.

S'agissant de la Syrie, le Secrétaire général adjoint a réitéré les six priorités présentées pour ce pays par le Secrétaire général Ban Ki-moon le 20 juin. Le Secrétaire général a demandé notamment de relancer le processus politique en vue d'une nouvelle Syrie. Il nommera bientôt un nouvel envoyé, qui devra bénéficier de toute la coopération et de tout le soutien des acteurs internationaux et régionaux, a indiqué M. Feltman.

Selon lui, les récents incidents le long de la zone de séparation surveillée par la Force des Nations Unies chargée d'observer le désengagement (FNUOD) d'autre part le risque d'escalade que court la région.