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Thaïlande : des experts jugent qu'il faut respecter les droits de l'homme pour sortir de l'impasse politique

Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit de réunion et d'association pacifiques, Maina Kiai.
Jean-Marc Ferré
Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit de réunion et d'association pacifiques, Maina Kiai.

Thaïlande : des experts jugent qu'il faut respecter les droits de l'homme pour sortir de l'impasse politique

Un groupe d'experts indépendants de l'ONU ont exprimé vendredi leurs préoccupations concernant les violations des droits de l'homme en Thaïlande et en particulier l'usage de la détention arbitraire suite à la prise du pouvoir par l'armée et la suspension de la Constitution.

« La stabilité et la réconciliation ne peuvent être atteints en Thaïlande tant que les droits de l'homme sont bafoués », ont déclaré les experts dans un communiqué de presse en exhortant les autorités actuelles d'annuler les mesures qui affectent le respect des droits et de rétablir la démocratie dans le pays.

« Pendant les périodes de crise politique et de turbulence, il est particulièrement important de promouvoir le respect de l'état de droit », ont souligné les experts, dont le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la liberté d'opinion et d'expression, Frank La Rue, le Rapporteur spécial sur le droit de réunion et d'association pacifiques, Maina Kiai, le Rapporteur spécial sur la torture, Juan E. Mendez, et le Président-rapporteur du Groupe de travail sur la détention arbitraire, Mads Andenas.

Les experts ont affirmé que les restrictions des droits de l'homme imposés depuis la prise de pouvoir de l'armée et la suspension de la Constitution sont inquiétantes. De nombreux individus ont été placés en détention de façon arbitraire et les libertés d'expression, d'association et de rassemblements pacifiques ont été restreintes.

Le groupe d'experts indépendants de l'ONU ont exprimé leur préoccupation face à la convocation de plus de 440 individus, dont des dirigeants politiques, des universitaires, des journalistes et des militants des droits de l'homme dans des bases de l'armée. Beaucoup d'entre eux sont toujours détenus sans accès à des avocats et à leurs familles et ils risquent la torture et des mauvais traitements.

« Il est devenu difficile de critiquer les autorités en public et la liberté des médias thaïlandais sont affectées de façon néfaste par plusieurs mesures, dont l'interdiction des rassemblements politiques de plus de cinq personnes ainsi que la fermeture de plusieurs radios communautaires », ont expliqué les experts.

« il est très important que l'espace public de dialogue soit rétabli afin de permettre la recherche de solutions pour sortir de l'impasse politique de façon durable », ont-ils ajouté.