L'actualité mondiale Un regard humain

Libye : les tensions politiques et sécuritaires menacent la transition du pays, selon l'ONU

Le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Libye, Tarek Mitri. Photo ONU/Eskinder Debebe
Le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Libye, Tarek Mitri. Photo ONU/Eskinder Debebe

Libye : les tensions politiques et sécuritaires menacent la transition du pays, selon l'ONU

Le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Libye, Tarek Mitri, a prévenu lundi les membres du Conseil de sécurité que les tensions politiques et sécuritaires actuelles menaçaient la transition démocratique du pays.

« Il y a un sentiment durable d'inquiétude chez les Libyens. La crise qui domine la scène politique depuis ces derniers mois menace la transition politique du pays », a dit M. Mitri lors d'un exposé devant les membres du Conseil.

Lundi matin, la Cour suprême de Libye a déclaré inconstitutionnelle l'élection d'Ahmed Meitig comme chef de gouvernement. « La réaction initiale à Tripoli concernant cette décision de la Cour est positive, le Deuxième Vice-Président du Congrès, Salah Makhzoum, et Meitig ont tous les deux annoncé séparément qu'ils respecteraient cette décision », s'est félicité M. Mitri.

Selon la presse, l'élection de M. Meitig était contestée et le cabinet du Premier ministre sortant, Abdallah al-Thani, refusait de rendre le pouvoir. Depuis un mois, deux gouvernements se disputaient le pouvoir en Libye chacun soutenu par des milices, faisant craindre des affrontements à Tripoli.

Tarek Mitri a également noté la mobilisation d'unités de l'armée nationale libyenne par le général à la retraite Khalifa Haftar contre des groupes qu'il qualifiait de terroristes, suscitant l'inquiétude de certains qui l'accusaient de vouloir renverser les institutions légitimement élues.

Face à la vague d'assassinats et d'agressions contre des juges, des journalistes et d'autres civils, M. Mitri a estimé que la stratégie à long terme ne pouvait pas s'appuyer sur « des initiatives unilatérales et externes » et ne pouvait pas « se limiter à des solutions militaires. »

Le Représentant spécial du Secrétaire général a rappelé qu'il avait redoublé d'efforts pour encourager toutes les parties prenantes en Libye à résoudre l'impasse politique par des moyens pacifiques.

« Je vais organiser bientôt une réunion qui rassemblera des représentants des principaux acteurs, avec pour objectif de forger un accord sur les principes d'une interaction politique, sur les priorités nationales durant le reste de la période de transition, et sur les moyens de répondre à l'insécurité actuelle », a-t-il dit. « Les enjeux sont élevés et nous n'épargnerons aucun effort pour aider à empêcher la Libye de sombrer dans davantage d'instabilité et de violence. »