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La FAO et la Norvège lancent un navire de recherche sur les écosystèmes marins

Photo IRIN/Shamsuddin Ahmed
Photo IRIN/Shamsuddin Ahmed

La FAO et la Norvège lancent un navire de recherche sur les écosystèmes marins

L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et la Norvège ont annoncé lundi le lancement d'un projet pour aider les pays en développement à améliorer la gestion de leurs pêches notamment grâce à un navire de recherche à la pointe du progrès.

Le nouveau navire, d'une valeur de 80 millions de dollars, remplacera son prédécesseur qui navigue le long des côtes africaines depuis 1993, effectuant des recherches approfondies sur l'état des écosystèmes marins du continent. Le projet travaille avec 32 pays côtiers d'Afrique afin de les aider à recueillir des informations détaillées sur leurs ressources marines et être ainsi en mesure d'élaborer des plans de gestion des pêches, en mettant l'accent sur le maintien de la santé et de la productivité des écosystèmes.

Les scientifiques de l'Institut norvégien de recherches marines (IMR) et les pays africains participants utilisent des images 3D pour cartographier les fonds marins et recueillir de grandes quantités de données sur les stocks ichtyques, la qualité de l'eau et des sédiments, en étudiant l'ensemble de l'écosystème – des oiseaux de mer aux poissons, des baleines aux organismes minuscules (phytoplancton et zooplancton).

« Ce qui rend ce projet unique est la prise en charge par les pays en développement des informations collectées », a indiqué le Coordonnateur du projet, Kwame Koranteng, dans un communiqué de presse. « Le but global du projet est de permettre aux pays d'effectuer leurs propres évaluations et de préparer et de mettre en œuvre des plans de gestion des pêches, déterminants pour les ressources marines menacées par la surpêche, la pollution et le changement climatique ».

Au cours des prochaines années, le projet englobera également les impacts du changement climatique et de la pollution, y compris le suivi environnemental des activités pour l'exploitation offshore d'hydrocarbures.

« Nous espérons que le projet contribuera, entre autres, à répondre à la question primordiale de l'influence du changement climatique sur la répartition et l'abondance des espèces marines, qui font vivre des millions de personnes », a déclaré le Sous-Directeur général de la FAO chargé des pêches et de l'aquaculture, Árni Mathiesen.

Le navire devrait être inauguré en 2016. Il sera équipé de sept laboratoires, d'un auditorium, de matériels sonar sophistiqués pour cartographier la répartition des poissons, et d'un véhicule sous-marin téléguidé qui prendra des photos de la vie des fonds marins.

Le matériel de pointe, comprenant un système de positionnement dynamique, lui permettra de travailler en sécurité aux abords d'infrastructures sensibles comme les plateformes pétrolières, tandis que le mât principal sera équipé d'un point d'observation pour l'étude des oiseaux de mer et des mammifères marins.

Le projet, bénéficiant des conseils techniques de la FAO, a permis à seize pays africains d'élaborer des plans de gestion de leurs pêches. Il s'agit entre autres du Bénin, de la Côte d'Ivoire, du Ghana et du Togo, qui ont collaboré à la préparation de plans visant à limiter au minimum les dommages causés par les pêches à la senne de plage sur leurs territoires respectifs et dans la sous-région, et du Cameroun, du Gabon et du Nigéria, qui ont opéré de façon similaire sur les pêches industrielles de crevettes au large des côtes de l'Afrique centrale.

De l'autre côté du continent, parmi les pays travaillant actuellement à leurs plans de gestion des pêches figurent les Comores, le Kenya, Madagascar, l'Île Maurice, le Mozambique, les Seychelles et la Tanzanie.