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Sri Lanka : Pillay réclame une enquête sur les abus présumés lors de la guerre civile

La Haut-Commissaire aux droits de l'homme, Navi Pillay. Photo ONU/Jean-Marc Ferré
La Haut-Commissaire aux droits de l'homme, Navi Pillay. Photo ONU/Jean-Marc Ferré

Sri Lanka : Pillay réclame une enquête sur les abus présumés lors de la guerre civile

La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, a appelé mercredi à la mise en place d'une enquête indépendante et crédible sur les violations qui auraient été commises en 2009 lors de la phase finale du conflit au Sri Lanka.

« Cela est essentiel pour promouvoir le droit à la vérité pour tous au Sri Lanka et créer de nouvelles opportunités en matière de justice, de responsabilité et de réparations », a dit Mme Pillay dans une allocution lors de la 25e session du Conseil des droits de l'homme, qui se termine ce vendredi à Genève.

Le gouvernement sri-lankais a déclaré victoire sur les rebelles des Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE) en mai 2009, après un conflit qui a duré pendant près de trois décennies et tué des milliers de personnes. Les derniers mois du conflit avaient suscité des inquiétudes au sujet de violations présumées des droits de l'homme et du droit international humanitaire.

Le Conseil des droits de l'homme, qui est composé de 47 membres, est censé prendre une décision lors de sa session en cours sur un projet de résolution concernant la mise en place d'une enquête sur les violations présumées.

« Près de cinq ans après la fin du conflit, il est important pour le Conseil des droits de l'homme de rappeler l'ampleur et la gravité des violations qui auraient été commises à l'époque par le gouvernement et les LTTE , et qui ont fait des milliers de victimes parmi les civils », a déclaré Mme Pillay.

Elle a noté que ces dernières années le gouvernement a mis en place divers mécanismes chargés d'enquêter sur les violations passées. « Mais aucun n'a été suffisamment indépendant pour être efficace ou inspirer la confiance chez les victimes et les témoins », a-t-elle ajouté.

Dans le même temps, de nouvelles preuves continuent à émerger, et les témoins sont prêts à venir témoigner devant les mécanismes internationaux dans lesquels ils ont confiance et qui peuvent garantir leur protection, a ajouté la Haut-Commissaire. « Cela montre qu'une enquête internationale est non seulement justifiée, mais aussi possible, et peut jouer un rôle positif pour susciter de nouvelles informations et établir la vérité là où les mécanismes d'enquête nationaux ont échoué. »

Mme Pillay a également indiqué que le gouvernement n'a pas répondu positivement aux offres répétées de son bureau (HCDH) proposant une assistance technique.

La Haut-Commissaire a dit qu'elle était aussi « perturbée » par la poursuite du harcèlement et des intimidations visant les défenseurs des droits de l'homme au Sri Lanka, notamment la détention la semaine dernière de deux militants d'organisations non gouvernementales de premier plan.

« Nous nous félicitons de leur libération. Nous sommes, cependant, préoccupés par leur surveillance continue et les restrictions qui leurs ont été imposées, » a-t-elle dit.