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Malaisie : l'ONU demande au gouvernement de révoquer une loi de sédition liberticide

Le porte-parole du HCR, Rupert Colville.
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Le porte-parole du HCR, Rupert Colville.

Malaisie : l'ONU demande au gouvernement de révoquer une loi de sédition liberticide

Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) a exprimé vendredi sa préoccupation concernant la condamnation pour sédition du Malaisien Karpal Singh, qui est avocat et membre du Parlement.

« M. Singh avait été accusé de sédition après une conférence de presse de 2009, où il a déclaré qu'il serait possible de contester légalement la décision du Sultan de l'État malaisien de Perak de limoger le Ministre principal de l'époque. Selon le procureur, cette suggestion était une incitation à la haine contre le Sultan », a expliqué le porte-parole du HCDH, Rupert Colville, lors d'une conférence de presse à Genève.

M. Singh, qui fut le Président du principal parti d'opposition en Malaisie, le Parti d'action démocratique, risque jusqu'à trois ans d'emprisonnement et une amende de 5000 ringgits malaisiens, soit près de 1500 dollars. S'il écope de plus de 2000 ringgits d'amende ou plus d'un an d'emprisonnement, il risque de perdre son siège de député au Parlement.

Selon le porte-parole du HCDH, la loi de sédition de 1948 n'est pas conforme aux normes internationales des droits de l'homme, et l'usage de cette loi pour limiter la liberté d'expression et d'opinion pourrait constituer une entrave au respect de ces libertés en Malaisie.

« Les avocats doivent pouvoir exercer leurs fonctions professionnelles sans être intimidés, sans entraves et sans interférences abusives et pouvoir exprimer leurs points de vues juridiques en tant qu'avocats », a souligné M. Colville.

Le HCDH a exhorté le gouvernement malaisien à invalider la condamnation de M. Singh et à révoquer la loi de sédition conformément à la promesse de 2012 du Premier ministre de ce pays.