L'actualité mondiale Un regard humain

Soudan du Sud : un envoyé de l'ONU choqué par une scène macabre dans un hôpital de Malakal

Le Coordinateur humanitaire au Soudan du Sud, Toby Lanzer. Photo MINUSS/Isaac Billy
Le Coordinateur humanitaire au Soudan du Sud, Toby Lanzer. Photo MINUSS/Isaac Billy

Soudan du Sud : un envoyé de l'ONU choqué par une scène macabre dans un hôpital de Malakal

Le Coordinateur humanitaire des Nations Unies pour le Soudan du Sud, Toby Lanzer, a exprimé jeudi sa consternation après avoir été témoin de la situation dans un hôpital de la ville de Malakal où il n'a vu que des cadavres.

« La semaine dernière c'était un centre de santé opérationnel où l'on soignait les malades, maintenant c'est une coquille vide et silencieuse où il ne reste que des cadavres », a déclaré M. Lanzer dans un message sur twitter après sa visite avec une délégation de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Selon M. Lanzer, qui menait une mission d'évaluation à Malakal, la capitale de l'État du Nil supérieur, la ville semblait avoir été désertée suite aux récentes attaques qui ont causé une vague de déplacement des habitants de l'agglomération.

« C'est triste et indescriptible de voir une ville jadis si animée complètement déserte, telle une ville fantôme », a expliqué le Coordinateur humanitaire.

La délégation de l'ONU s'est également rendue dans une église, où plus de 800 personnes déplacées avaient cherché un refuge avant d'être transférés vers le camp de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) à proximité, qui abrite désormais près de 22.000 civils.

Aujourd'hui, M. Lanzer était dans la ville de Bor dans l'État du Jonglei, où quatre fosses communes ont été découvertes et où le quartier commercial a été entièrement rasé. Il a cependant noté que les civils continuaient à poursuivre quelques activités dans les rues et que certains services publics étaient maintenus.

De son côté, la Secrétaire générale adjointe des Nations Unies aux affaires humanitaires, Valerie Amos, a prévenu les parties prenantes au conflit dans le pays qu'elles devaient respecter leurs obligations conformément au droit humanitaire et aux normes internationales des droits de l'homme, dont la protection des civils et assurer l'accès des travailleurs humanitaires.

"L'ONU et ses partenaires humanitaires continueront à faire de leur mieux pour aider les femmes, enfants et hommes du Soudan du Sud à survivre à cette crise, malgré les combats acharnés et les contraintes budgétaire », a souligné Mme Amos dans une déclaration à la presse.

« Le peuple du Soudan du Sud aspire à la paix et à la stabilité et les gens veulent que le conflit cesse. J'espère que les combattants respecteront le peuple et mettront fin à cette violence inouïe contre les femmes, enfants et hommes ordinaires », a-t-elle ajouté.

Selon les estimations de l'ONU, près de 1.200 civils quittent l'État du Jonglei tous les jours pour se rendre à Minkaman, dans l'État des Lacs.