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Des experts de l'ONU demandent à l'Espagne de ne pas extrader un homme vers le Kazakhstan

Le Rapporteur spécial sur les droits des migrants, François Crépeau. Photo ONU/JC McIlwaine
Le Rapporteur spécial sur les droits des migrants, François Crépeau. Photo ONU/JC McIlwaine

Des experts de l'ONU demandent à l'Espagne de ne pas extrader un homme vers le Kazakhstan

Deux experts des droits de l'homme des Nations Unies ont exhorté vendredi le gouvernement espagnol à ne pas extrader vers le Kazakhstan un ancien garde du corps d'un opposant politique kazakh en raison des risques probables de mauvais traitements, notamment de torture.

« Tous les pays ont l'obligation d'assurer que l'extradition n'expose pas un individu aux risques de persécution, torture, ou traitement inhumains ou dégradants », a rappelé le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture, Juan Mendez, dans un communiqué de presse. « L'Espagne doit adopter les mesures nécessaires pour garantir les droits et l'intégrité physique de M. Pavlov ».

« Les droits des ressortissants d'autres pays ne sont pas moins importants que ceux des citoyens. La question que nous devons nous poser est si nous accepterions d'envoyer un citoyen de notre propre pays vers un destin similaire », a affirmé de son côté le Rapporteur spécial pour les droits de l'homme des migrants, François Crépeau.

Alexandr Pavlov, qui a servi en tant que chef de la sécurité privée d'un homme d'affaire et figure politique de l'opposition, a été arrêté et mis en détention provisoire par les autorités espagnoles en 2012 suite à un mandat d'arrêt international émis à son encontre par Interpol suite à une demande du Kazakhstan qui l'accuse de crimes financiers et de terrorisme.

Le 18 novembre 2013, la Haute Cour espagnole a approuvé la demande d'extradition et la décision finale revient désormais au Conseil des ministres du gouvernement. Les experts indépendants de l'ONU suivent cette affaire de près et sont engagés dans un dialogue avec les autorités espagnoles sur le cas de M. Pavlov. Cependant, le gouvernement espagnol n'a pas donné d'indication sur l'arrêt de la procédure d'extradition.