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Au sommet de Paris, Ban s'entretient avec les dirigeants africains de la crise en RCA

Des personnes déplacées en Republique centrafricaine. Elles seraient 173.000 dans le pays en mars 2013.
OCHA/Laura Fultang
Des personnes déplacées en Republique centrafricaine. Elles seraient 173.000 dans le pays en mars 2013.

Au sommet de Paris, Ban s'entretient avec les dirigeants africains de la crise en RCA

Le plus haut fonctionnaire des Nations Unies s'est entretenu samedi avec des dirigeants africains à Paris, en France, de la montée des violences interconfessionnelles et de l'aggravation de la situation humanitaire en République centrafricaine (RCA).

Le Secrétaire général Ban Ki-moon participait depuis hier au Sommet de l'Elysée pour la paix et la sécurité en Afrique, organisé par le gouvernement français.

« Nous sommes ici pour adresser un message de solidarité et d'espoir : que chaque femme, chaque homme et chaque enfant africain a droit à un avenir pacifique et prospère », a déclaré M. Ban à la presse plus tôt dans la capitale française.

Estimant ce sommet « très réussi », le Secrétaire général a déclaré que les participants étaient tombés d'accord pour relever ensemble les défis qui subsistent dans certaines parties du continent , notamment la multiplication des menaces posées par le terrorisme, l'extrémisme, la criminalité organisée, le trafic de stupéfiants et la piraterie.

Parmi les sujets discutés lors du Sommet, figuraient les situations au Sahel, en République démocratique du Congo (RDC) et la région des Grands Lacs et en Somalie.

Peu après sa conférence de presse, M. Ban a pris part à un sommet entièrement consacré à la République centrafricaine (RCA).

Le Secrétaire général a rappelé aux journalistes « l'urgence d'éviter une nouvelle détérioration » de la crise dans le pays, plaidant pour la mise en œuvre de la résolution du Conseil de sécurité adoptée il y a deux jours et qui autorise le déploiement de la Mission internationale de soutien de l'Union africaine (MISCA), avec le soutien des forces françaises.

Le Conseil a autorisé l'élargissement de la force pour une période initiale de 12 mois et prié M. Ban de créer un fonds d'affectation spéciale à l'appui de la MISCA et de soutenir, en coordination avec l'Union européenne (UE), la tenue d'une conférence des donateurs qui serait organisée sous l'égide de l'Union africaine.

« Je suis reconnaissant à tous les pays qui fournissent des contingents militaires à la MISCA, et en particulier à la France d'avoir renforcé son soutien militaire », a déclaré M. Ban, saluant également l'engagement de la Communauté économique des États de l'Afrique centrale.

Il a par ailleurs félicité le gouvernement de François Hollande pour le déploiement rapide et efficace de ses troupes, en notant que la France, qui ce mois-ci assure la présidence tournante du Conseil de sécurité, a été « déterminante » pour mobiliser le soutien à un moment crucial.

Près de 700 personnes ont traversé jeudi la frontière avec la République Démocratique du Congo (RDC), a signalé hier le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). Depuis décembre dernier, lorsque la coalition rebelle de la Séléka a lancé une série d'attaques conduisant à des mois de violence, près de 400.000 personnes ont été déplacées à travers tout le pays, et 69.800 autres contraintes à l'exil dans les pays voisins.

En marge du Sommet, M. Ban a eu une entrevue bilatérale avec le Président malien, Ibrahim Boubacar Keita, auquel il a réaffirmé l'importance de la réconciliation nationale et la solidarité de l'ONU avec le peuple et le gouvernement du Mali.

M. Ban quittera Paris demain pour l'Afrique du Sud, pour assister aux funérailles de l'ancien Président Nelson Mandela, qui auront lieu mardi.