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Journée pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes : coup d'envoi à l'ONU de 16 jours d'action contre ce fléau

Dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC), où les violences contre les femmes se multiplient, des déplacées déjeunent ensemblent dans la tente qu'elles partagent.
UNHCR/F. Noy
Dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC), où les violences contre les femmes se multiplient, des déplacées déjeunent ensemblent dans la tente qu'elles partagent.

Journée pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes : coup d'envoi à l'ONU de 16 jours d'action contre ce fléau

À l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, observée lundi, le Secrétaire général Ban Ki-moon a dénoncé ce fléau, qui meurtrit non seulement ses victimes, « mais foule aussi aux pieds notre humanité commune ».

« En 2008, j'ai lancé une campagne mondiale pour l'élimination de la violence contre les femmes afin d'endiguer ce fléau mondial. Depuis, des partenaires du monde entier sont venus grossir nos rangs pour défendre ensemble le droit fondamental des femmes et des filles de vivre une vie exempte de violences », rappelle M. Ban dans son message pour la Journée.

« Je me félicite que de nombreuses voix s'élèvent en faveur de l'éradication de cette violence, qui touchera près d'une femme sur trois au cours de sa vie. Je salue l'action des dirigeants qui s'efforcent, par leur action législative et par un changement des mentalités, de contribuer à cette cause. Je rends également hommage à tous ces héros qui, partout dans le monde, aident les victimes à se rétablir et à devenir des agents de changement », a-t-il ajouté.

Traditionnellement, cette Journée marque le lancement d'une série d'actions militantes qui durent 16 jours. Du 25 novembre au 10 décembre, date de la Journée des droits de l'homme, l'ONU fera un effort spécial pour s'organiser et combattre la violence contre les femmes, qui est une violation abjecte des droits de l'homme. Cette année, la couleur orange sera le symbole de l'engagement en faveur de cette cause.

« Un moyen d'agir est de contribuer au Fonds d'affectation spéciale des Nations Unies pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, destiné à soutenir la lutte contre les violations des droits de l'homme et à subvenir aux besoins connexes, que ce soit sur le plan de la protection physique ou celui de la sécurité économique », souligne le Secrétaire général.

Bien que les demandes adressées au Fonds aient plus que doublé ces dernières années, ses capacités de financement ont, quant à elles, diminué de 60 %. Aussi le Secrétaire général a-t-il demandé à tous les partenaires de nous aider à répondre à ces nombreuses demandes de ressources restées sans réponse afin que l'action de prévention et d'éradication de la violence contre les femmes et les filles puisse se poursuivre.

De son côté, le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), António Guterres, juge l'ampleur prise par les violences sexuelles à l'encontre des femmes « profondément préoccupante », en dépit des efforts déployés par le système des Nations Unies et ses partenaires.

« En 2012, près de 12.000 incidents ont été signalés rien qu'auprès du HCR, mais il y a beaucoup d'autres cas qui ne sont font pas l'objet d'un signalement », relève António Guterres dans le message qu'il a adressé au personnel du HCR pour donner le coup d'envoi des 16 journées d'action.

Alors que le thème retenu pour la Journée cette année est l'élimination de la violence sexuelle et à l'encontre des jeunes filles à l'école, le HCR veut associer garçons, filles, enseignants, parents, communautés et partenaires pour trouver des solutions durables et fondées sur la collectivité afin de prévenir les violences sexuelles et à l'encontre des fillettes à l'école.

Le Haut-Commissaire a indiqué qu'environ 60 millions de filles à travers le monde sont victimes d'agressions sexuelles sur le chemin de l'école, une statistique choquante. Bon nombre d'entre elles et de garçons subissent ces mêmes violences sur le chemin de l'école ou dans les salles de classe et les cours de récréation. « Ces violations haineuses des droits humains entraînent également des coûts humains, sociaux et économiques très lourds pour nos sociétés », a-t-il observé.