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FAO: coup d'envoi de l'Année internationale de l'agriculture familiale 2014

Des fermiers en train d'irriguer dans le cadre d'un projet au Niger soutenu par la FAO.
FAO/Giulio Napolitano
Des fermiers en train d'irriguer dans le cadre d'un projet au Niger soutenu par la FAO.

FAO: coup d'envoi de l'Année internationale de l'agriculture familiale 2014

L'ONU a lancé vendredi l'Année internationale de l'agriculture familiale (AIAF) 2014 afin de souligner le vaste potentiel détenu par les agriculteurs familiaux dans l'éradication de la faim et la conservation des ressources naturelles.

Dans les pays développés comme en développement, plus de 500 millions de fermes familiales produisent les aliments qui servent à nourrir des milliards d'êtres humains. Dans de nombreux pays en développement, elles constituent en moyenne 80% de toutes les exploitations agricoles.

Au lancement de l'Année internationale à New York ont participé de hauts responsables des Nations Unies, des ambassadeurs auprès de l'ONU, des ministres et des dirigeants de la société civile nommés comme ambassadeurs spéciaux pour l'Année, et dont les noms figurent plus bas.

Le Directeur général de la FAO, José Graziano da Silva, a mis l'accent sur l'énorme potentiel productif des agriculteurs familiaux: « En choisissant de célébrer cette année, nous reconnaissons que les agriculteurs familiaux sont des figures de proue dans la double urgence à laquelle est confronté le monde aujourd'hui: améliorer la sécurité alimentaire et sauvegarder les ressources naturelles, conformément aux Objectifs du Millénaire pour le développement, au débat sur l'Agenda de développement post 2015 et au Défi Faim Zéro », a-t-il déclaré.

« Rien ne se rapproche plus du modèle de la production vivrière durable que l'agriculture familiale. Les agriculteurs familiaux gèrent généralement des activités agricoles non spécialisées et diversifiées qui leur confèrent un rôle central pour un environnement durable et la conservation de la biodiversité. »

Le Directeur général a également précisé que la plupart de ces agriculteurs et les petits pêcheurs, éleveurs, communautés autochtones et traditionnelles font partie des populations les plus vulnérables au monde, une situation que l'AIAF sera tenue d'affronter.

"Nous devons replacer l'agriculture familiale au cœur des programmes de développement nationaux et régionaux », a-t-il affirmé. « Les gouvernements jouent un rôle fondamental dans l'encadrement du soutien à l'agriculture familiale, pour lui permettre de réaliser tout son potentiel.

« Cela comprend la fourniture d'une assistance technique et de politiques favorisant une meilleure productivité des fermes familiales, la mise à leur disposition de technologies appropriées, l'amélioration de leur accès à la terre et à l'eau, au crédit et aux marchés, et la création d'un environnement propice à d'autres investissements", a-t-il ajouté.

Le Directeur général a en outre affirmé que chacun avait son rôle à jouer pour exploiter tout le potentiel de l'agriculture familiale, notamment les associations et réseaux d'agriculteurs familiaux, les organismes internationaux et régionaux, le secteur privé, la société civile et les universités.

Plus de 70% des personnes victimes d'insécurité alimentaire vivent dans les zones rurales d'Afrique, d'Asie, d'Amérique latine et du Proche-Orient. Ce sont aussi des agriculteurs familiaux, et surtout des petits exploitants, ayant un accès limité aux ressources naturelles, aux politiques et aux technologies.

Tout tend à montrer que les agriculteurs familiaux pauvres peuvent rapidement déployer leur potentiel productif avec la mise en place d'un environnement stratégique propice. Ils sont parfaitement intégrés aux réseaux territoriaux et aux cultures locales et ils dépensent leurs revenus essentiellement sur les marchés locaux et régionaux, ce qui crée de nombreux emplois, agricoles ou non.

L'Année internationale a pour vocation de faire mieux connaître l'agriculture familiale et la petite agriculture en montrant leur rôle fondamental dans la réduction de la pauvreté et de la faim, pour la sécurité alimentaire et la nutrition, l'amélioration des moyens d'existence, la gestion des ressources naturelles, la protection de l'environnement et le développement durable, en particulier en milieu rural.