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Philippines: la réouverture des routes et des aéroports permettent à l'aide d'arriver, malgré une pénurie de carburant

Des personnels humanitaires déchargent d'un Boeing 747 de l'aide envoyée par le HCR à Cebu, aux Philippines.
UNHCR/V.Tan
Des personnels humanitaires déchargent d'un Boeing 747 de l'aide envoyée par le HCR à Cebu, aux Philippines.

Philippines: la réouverture des routes et des aéroports permettent à l'aide d'arriver, malgré une pénurie de carburant

Alors que les aéroports ont rouvert et que les routes sont de nouveau praticables dans les régions des Philippines touchées par le typhon, les organismes et partenaires des Nations Unies redoublent d'efforts auprès du gouvernement pour prêter secours, mais une importante pénurie de carburant entrave l'accès à des millions de personnes en détresse.

« Cet effort logistique a été la priorité des personnels humanitaires déployés sur le terrain et ils ont fait des progrès très important », a déclaré John Ging, le Directeur des opérations du Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), qui donnait une conférence de presse à New York.

M. Ging et le Directeur des programmes d'urgence du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), Ted Chaiban, qui l'accompagnait, ont indiqué que, selon des chiffres confirmés par les autorités philippines, le nombre de morts s'élevait, à ce jour, à 3.600, un chiffre qui pourrait être plus élevé, plusieurs zones dévastées n'ayant pas encore été atteintes.

« La réponse a été tout aussi monumentale que les répercussions et il nous faut garder le pied sur l'accélérateur », alors que les besoins en assistance humanitaire continuent à être pressants au Sahel, en Syrie et dans d'autres situations d'urgence, a souligné M. Ging.

L'UNICEF s'est également fortement mobilisé, sous la houlette des autorités philippines, « aux prestations extraordinaires compte-tenu des difficultés et défis incroyables pour répondre aux besoins immédiats des cinq millions d'enfants touchés par la catastrophe », a affirmé M. Chaiban.

C'est ainsi que le système d'eau potable et d'assainissement a été en partie rétabli pour desservir quelque 200.000 personnes. Outre les besoins vitaux, l'UNICEF s'attache en même temps à examiner les problèmes émergents tels que la protection des enfants contre les abus et l'exploitation et la prévention d'épidémies, entre autres.

L'UNICEF aurait maintenant besoin de 61 millions de dollars pour faire en sorte que les enfants affectés puissent retourner à la normale et être réunifiés avec leurs familles.

Face à une catastrophe naturelle aux dégâts colossaux, dont la destruction quasi-complète de l'infrastructure de la zone touchée, des « efforts phénoménaux ont été immédiatement déployés sur le terrain », des fonds substantiels recueillis auprès des donateurs et un partenariat militaire d'une « liste impressionnante de pays » établi, permettant la mise en place d'une chaîne logistique, notamment de 1.100 centres d'évacuation, a relevé M. Ging.

Le Directeur des opérations a ajouté qu'il fallait des ressources et un système novateur pour répondre rapidement à de telles situations où, en matière d'aide d'urgence, « les heures comptent ».

L'aide militaire a été cruciale, a-t-il poursuivi, en proposant la mise en place d'entrepôts d'assistance humanitaire dans des emplacements stratégiques de par le monde afin de bénéficier d'une réserve en cas de crise majeure et subite comme celle consécutive au passage du typhon Haiyan.

« Il est essentiel d'accorder la priorité au financement de l'assistance humanitaire », a-t-il plaidé, en faisant allusion à la vulnérabilité de la région aux effets du changement climatique.

M. Ging a aussi plaidé pour que le gouvernement philippin soit dûment épaulé pour la réinstallation des populations dans les régions menacées par de tels phénomènes naturels. « Lorsque l'on investit dans l'assistance humanitaire, on sauve des vies », a-t-il affirmé, en signalant que les besoins des agences de développement, dans ce cas précis, atteindront des milliards de dollars en raison de l'ampleur de la destruction.

Suite à l'appel consolidé d'un montant de 301 millions de dollars, M. Ging a annoncé que 72 millions de dollars avaient été d'ores et déjà reçus, en sus des 153 millions obtenus par des partenaires comme la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et le Comité international de la Croix-Rouge, et que d'autres contributions étaient annoncées.