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La MINUSS aide les prisons du Soudan du Sud à s'occuper des détenus souffrant de troubles psychologiques

Des Casques bleus de la MINUSS à Mayom, dans l’Etat de l’Unity, pour évacuer des civils blessés. Photo ONU/Isaac Billy
Des Casques bleus de la MINUSS à Mayom, dans l’Etat de l’Unity, pour évacuer des civils blessés. Photo ONU/Isaac Billy

La MINUSS aide les prisons du Soudan du Sud à s'occuper des détenus souffrant de troubles psychologiques

La Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) prête actuellement une assistance à l'administration pénitentiaire du pays pour répondre aux besoins spécifiques des détenus atteints de troubles mentaux.

Il y a actuellement 118 détenus – 104 hommes et 14 femmes – qui souffrent de troubles mentaux au Sud-Soudan -, la majorité se trouvant à Juba. Beaucoup d'entre eux ont été transférés dans la capitale en raison de l'absence d'installations appropriées dans les différentes provinces du pays pour répondre à leurs besoins en matière de sécurité.

Ces détenus sont des individus qui ont été arrêtés pour avoir commis un crime ou emprisonnés après la saisine de la justice par leurs familles, ainsi que des personnes ayant développé des troubles mentaux alors qu'ils purgeaient leur peine.

Le traumatisme provoqué par plusieurs années de conflit, la législation actuelle, qui permet aux personnes souffrant de troubles mentaux d'être détenues pour des raisons de sécurité, ainsi que l'absence de soins psychiatriques sont autant de facteurs qui expliquent la hausse du nombre de personnes souffrant de troubles psychologiques placées en détention.

À Juba, la MINUSS travaille avec l'administration pénitentiaire à l'élaboration d'un projet pilote visant à améliorer la qualité de vie de cette catégorie de détenus. Jusqu'à présent, plus de 60 d'entre eux ont pu recevoir un traitement à la prison de Juba avant d'être libérés, tandis que d'autres bénéficient toujours de ce programme.

Dans le comté de Maridi, en Équatoria occidental, le conseiller en santé mentale de la MINUSS, en coopération avec des collègues de l'Ouganda et la Sierra Leone, a traité trois prisonniers souffrant de troubles mentaux incarcérés pendant de nombreuses années. Ils ont été guéris grâce à la combinaison d'un traitement et d'une thérapie, puis libérés et réunis avec leurs familles. Ils exercent maintenant un emploi rémunéré, après avoir acquis des compétences pendant leur période de détention.

Les troubles mentaux ne constituent pas un crime et sont guérissables, comme le montrent les traitements en cours. Un des objectifs du programme est de faire en sorte que l'administration pénitentiaire ait confiance dans le traitement des troubles mentaux pour qu'elles retirent menottes et chaînes pour attacher les prisonniers qui en souffrent.

Par ailleurs, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) soutient une formation en criminologie de la police du Soudan du Sud pour apprendre aux policiers à se servir des empreintes digitales dans le cadre d'enquêtes criminelles.

« L'efficacité des services de police est souvent mesurée par la capacité à mener des enquêtes crédibles », explique le Conseiller technique du PNUD, Surendra Kumar Sharma, dans un communiqué de presse. Quant au Commissaire de police adjoint de la MINUSS, Sanjay Kundu, il a de son côté expliqué que les empreintes digitales constituent des preuves irréfutables.

Grâce à l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), le PNUD a pu fournir 42 kits d'enquêtes criminelles à la police du Soudan du Sud, qui contient 33 articles pour relever et préserver des preuves d'un lieu de crime.