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Ban préoccupé par la sécurité du personnel de l'ONU dans un environnement opérationnel de plus en plus difficile

Gert Danielsen (face à l'objectif), un membre du personnel de l’ONU, serre dans ses bras un collègue après sa libération, à Sana'a, au Yémen, en 2012.
PNUD/Noeman Al-Sayyad
Gert Danielsen (face à l'objectif), un membre du personnel de l’ONU, serre dans ses bras un collègue après sa libération, à Sana'a, au Yémen, en 2012.

Ban préoccupé par la sécurité du personnel de l'ONU dans un environnement opérationnel de plus en plus difficile

« Le personnel des Nations Unies sert dans un environnement de plus en plus dangereux et se heurte à une série de menaces sans précédent dans l'histoire des Nations Unies », indique le Secrétaire général dans un rapport présenté jeudi à l'Assemblée générale.

Considérant la sûreté et la sécurité du personnel onusien comme sa plus haute priorité, Ban Ki-moon appelle également les États membres et les gouvernements des pays hôtes à prendre toutes les mesures de sécurité nécessaires pour améliorer l'environnement opérationnel dans lequel évoluent personnels et travailleurs humanitaires.

« Plusieurs menaces à la sécurité du personnel des Nations Unies demeurent aigues », souligne le Secrétaire général.

Intitulé « Sûreté et sécurité du personnel humanitaire et protection du personnel des Nations Unies », le rapport recense les incidents qui ont fait des victimes parmi le personnel de l'ONU en 2012, ainsi que des données et des observations sur le premier semestre 2013.

Les incidents graves dans lesquels des personnels des Nations Unies ont été tués ou blessés sont passés de 1.759 en 2011 à 1.793 en 2012. Les actes de violence sont la principale cause de décès – 20 sur 35 –, les 15 restants étant relatifs à des accidents. En 2011, 60% des 70 pertes de vie et des blessures ont été causés dans l'attaque à la voiture piégée perpétrée contre le siège de l'ONU à Abuja, au Nigeria, le 26 août.

Le Secrétaire général exprime également sa préoccupation devant la hausse déconcertante des enlèvements, qui reflètent la dangerosité de l'environnement dans lequel opère le personnel des Nations Unies. « Trente et un personnels de l'ONU ont été enlevés en 2012, contre 21 en 2011, 12 en 2010 et 22 en 2009. Des données récentes indiquent que le nombre d'enlèvements continue d'augmenter. Au cours des six premiers mois de 2013, 15 membres du personnel des Nations Unies ont été kidnappés, dont 12 rien qu'en Syrie. »

La nature de plus en plus asymétrique des conflits, ainsi que le recours fréquent aux engins explosifs improvisés et aux attentats-suicides, joue un rôle déterminant dans la hausse généralisée de l'insécurité.

« Les attaques directes contre les Nations Unies sont un phénomène inquiétant qui s'est développé au cours de la dernière décennie et ces attaques sont de plus en plus violentes et complexes », relève le patron de l'Organisation.

Le Secrétaire général fait ici allusion à l'attaque perpétrée par des éléments extrémistes contre les locaux de l'ONU à Mogadiscio, en juin 2013 en Somalie, qui a tué huit personnes, dont un employé du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), et à celle, en Afghanistan, contre le bureau de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), qui fait partie intégrante du système de sécurité des Nations Unies.

« La sécurité de l'Organisation des Nations Unies et du personnel humanitaire relève avant tout de la responsabilité du gouvernement du pays hôte », rappelle M. Ban, qui appelle tous les États membres à redoubler d'efforts pour garantir la sécurité et la sûreté des personnels déployés sur leurs territoires.

Le numéro 1 de l'ONU lance également un appel pour qu'ils s'engagent à faire traduire en justice les auteurs de crimes et d'actes de violence contre ces personnels.

« Il ne peut y avoir d'impunité pour les responsables d'actes de violence contre le personnel des Nations Unies. »

Le rapport fournit également une mise à jour sur les mesures et initiatives prises par le Département de la sûreté et de la sécurité (DSS) et le Système de gestion de sécurité des Nations unies pour protéger le personnel de l'ONU.

Les réformes et améliorations mises en œuvre ont permis d'introduire un « système sophistiqué de gestion des risques de sécurité» et de renforcer la formation des officiers de sécurité ainsi que des membres du personnel. Le modèle « Stay and Deliver » permet ainsi aux opérations de maintien de la paix de l'ONU de continuer à fournir des services essentiels dans les zones à haut risque.

En outre, le DSS a redoublé d'efforts pour répondre aux prises d'otages, en adoptant de nouvelles directives à cet égard et en mettant en place un réseau de membres du personnel spécialement formés et prêts à un déploiement immédiat.

Objet d'une préoccupation particulière pour le Secrétaire général, le personnel recruté localement, qui « représente la grande majorité du personnel des Nations Unies qui sert sur le terrain et qui souffre le plus de l'insécurité et des actes de violence ». Il reconnaît l'appui de l'Assemblée générale pour améliorer leur sécurité, tout en affirmant que davantage pourrait être fait pour assurer leur sécurité.

Il exhorte enfin tous les États Membres qui ne l'ont pas encore fait à ratifier le Protocole facultatif relatif à la Convention sur la sécurité du personnel des Nations Unies et du personnel associé, ou à y accéder.