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Un émissaire de l'ONU encourage le Yémen à poursuivre sa transition politique

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Un émissaire de l'ONU encourage le Yémen à poursuivre sa transition politique

Alors que la concertation nationale historique qui s'est engagée dans le pays touche à sa fin, le Yémen est confronté à une phase critique de sa transition politique, a déclaré vendredi un haut responsable des Nations Unies au Conseil de sécurité, ajoutant qu'en dépit des progrès remarquables, de nombreux défis continuent de peser sur le pays.

Alors que la concertation national historique qui s'est engagée dans le pays touche à sa fin, le Yémen est confronté à une phase critique de sa transition politique, a déclaré vendredi un haut responsable des Nations Unies au Conseil de sécurité, ajoutant qu'en dépit des progrès remarquables, de nombreux défis continuent de peser sur le pays.

« Il est primordial de souligner, auprès de ce Conseil, que le processus de transition au Yémen a atteint un point crucial », a déclaré le Conseiller spécial du Secrétaire général pour le Yémen, Jamal Benomar.

« Alors que la Conférence de dialogue national est sur le point de conclure ses travaux par des recommandations ambitieuses afin de guider l'avenir du Yémen, le pays est en proie à des défis politiques, économiques, humanitaires et sécuritaires importants et certaines questions clés doivent encore être résolues. »

Le pays est actuellement engagé dans une phase de transition démocratique, avec un gouvernement d'unité nationale arrivé au pouvoir suite aux élections de février 2012, au lendemain des manifestations populaires ayant contraint à la démission l'ancien Président, Ali Abdullah Saleh.

Lancée en mars dernier, la Conférence de dialogue national a intégré de nouveaux acteurs au processus politique, y compris des jeunes, des femmes, des représentants de la société civile et le Mouvement séparatiste du sud, al-Hirak. La Conférence engagera le pays dans un processus constitutionnel et ouvrira la voie à la tenue d'élections générales en 2014.

« La Conférence a fourni l'occasion aux délégués de groupes, jusqu'ici marginalisés, de prendre part à des discussions sérieuses sur l'avenir du Yémen. Elle a également permis d'assoir d'anciennes parties prenantes au conflit à la table des négociations pour trouver des solutions communes et résoudre les disputes historiques », a déclaré M. Benomar.

Saluant les avancées réalisées par la Conférence, en particulier les recommandations pour l'intégration des droits des femmes dans la future constitution et garantir un minimum de 30% de représentation des femmes dans les trois branches du gouvernement, le Conseiller spécial a déclaré : « C'est tout à fait extraordinaire, surtout dans une partie du monde qui souffre d' un déficit évident en matière de droits des femmes et d'égalité des sexes. »

Toutefois, a-t-il précisé, la décision du Mouvement al-Hirak de suspendre sa participation à la Conférence, et sa réintégration ultérieure à la suite de concessions supplémentaires par le Président Abdrabuh Mansour Hadi Mansour et le gouvernement, soulignent la nécessité de trouver une solution à ce problème sur le long terme.

« Un consensus a été recherché sur un certain nombre de questions délicates, notamment en ce qui concerne les ressources naturelles, le partage du pouvoir et la répartition des pouvoirs aux niveaux fédéral, régional et local », a salué M. Benomar.

Les difficultés récentes rencontrées par la Conférence ne doivent en aucun cas mettre en péril les avancées obtenues jusqu'à présent, a ajouté le Conseiller spécial, tout en précisant que la Conférence n'est qu'une étape dans la transition du pays et ne vise pas à résoudre tous les défis du Yémen.

Actuellement, environ 13 millions de personnes, soit plus de la moitié de la population yéménite, nécessitent une forme d'aide humanitaire, a-t-il indiqué. En outre, le taux de malnutrition infantile est parmi le plus élevé au monde : près de la moitié des enfants yéménites de moins de cinq ans – deux millions d'enfants – sont victimes d'un retard de croissance et un million de malnutrition aiguë.

Dans le même temps, la situation sécuritaire reste volatile dans certaines parties du pays, s'est inquiété M. Benomar, précisant qu'Al-Qaida dans la péninsule arabique (AQPA) reste une menace majeure. « Rien que la semaine dernière, AQPA a conduit des attaques majeures dans le gouvernorat de Shabwa, faisant des dizaines de morts. »

« Le monde observe le Yémen pour voir si le pays va continuer sur la voie prometteuse dans laquelle il s'est engagé. Au terme de la Conférence de dialogue national, la mise en œuvre de ses accords présentera de nouveaux défis pour le pays », a prévenu le Conseiller spécial.

« Les Yéménites comptent sur la communauté internationale pour maintenir son soutien unifié envers leur pays. » « Quant aux Nations Unies », a annoncé en conclusion M. Benomar, « nous continuerons de fournir notre expertise, notre assistance et nos conseils, en étroite coopération avec nos partenaires, afin de soutenir une transition réussie au Yémen ».