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La FAO affirme qu'il est possible de réduire les émissions de gaz à effet de serre dues à l'élevage

Bétail, bovins et vaches.
FAO/Giuseppe Bizzarri
Bétail, bovins et vaches.

La FAO affirme qu'il est possible de réduire les émissions de gaz à effet de serre dues à l'élevage

Selon une étude publiée jeudi par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), les émissions de gaz à effet de serre produites par l'élevage pourraient être réduites de 30% en utilisant plus largement les meilleures pratiques et technologies existantes.

Toutes filières de production animale confondues, les émissions de gaz à effet de serre (GES) s'élèvent à 7,1 gigatonnes d'équivalent CO2 par an, soit 14,5% de toutes les émissions d'origine anthropique.

Les principales sources d'émissions sont la production et la transformation de fourrage, soit 45% du total, 39% proviennent de la digestion des bovins, et 10% de la décomposition du fumier. Le reste est imputable à la transformation et au transport des produits animaux.

En examinant les émissions à la loupe, le rapport révèle que des réductions importantes sont à la portée des éleveurs.

L'adoption plus répandue des meilleures pratiques et technologies en matière d'alimentation, de santé et d'élevage des animaux, et de gestion du fumier, ainsi que de technologies actuellement sous-utilisées telles que les générateurs de biogaz et les dispositifs d'économie d'énergie, pourrait aider le secteur à réduire ses émissions de gaz de 30 pour cent grâce à des gains d'efficacité et moins de gaspillages d'énergie.

Au sein des systèmes de production animale, il existe un lien étroit entre l'efficience de l'utilisation des ressources et l'intensité des émissions de GES, comme le souligne le rapport de la FAO. Pour réduire les émissions, il faut que tous les éleveurs soient en mesure de se convertir à des techniques déjà en pratique chez les opérateurs les plus efficaces.

« Ces nouvelles conclusions montrent que le potentiel d'amélioration des performances environnementales du secteur est important, et qu'il est tout fait possible de réaliser ce potentiel », a indiqué le Sous-Directeur général de la FAO chargé de l'agriculture et de la protection des consommateurs, Ren Wang, dans un communiqué de presse.

« Ces gains d'efficacité peuvent être obtenus en améliorant les pratiques existantes, et il n'est pas nécessaire pour autant de bouleverser les systèmes de production. Mais nous avons besoin de meilleures politiques, et surtout, d'une action commune », a-t-il ajouté.

Face à la progression soutenue de la demande mondiale de produits animaux dans la quasi-totalité des pays en développement, M. Wang a souligné qu'il « est impératif que le secteur se mette au travail dès maintenant pour parvenir à ces réductions, afin de contribuer à compenser les hausses d'émissions que comportera la croissance future de la production animale ».

Les mesures préconisées par la FAO pour améliorer l'efficience et réduire les émissions de GES permettraient en outre, pour beaucoup, de doper la production, avec autant d'effets positifs sur les disponibilités de nourriture et de revenus, et de ce fait, sur la sécurité alimentaire et la réduction de la pauvreté.

Actuellement, l'élevage fait vivre des centaines de millions de personnes et représente une source toujours plus importante de protéines dans de nombreuses régions du monde longtemps victimes de faim chronique et de malnutrition.