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Le Président de l'Assemblée générale veut fédérer les Etats membres autour d'un nouveau programme de développement

Le Président de la 68eme session de l'Assemblée générale, John Ashe, à l'ouverture du débat général.
ONU/Rick Bajornas
Le Président de la 68eme session de l'Assemblée générale, John Ashe, à l'ouverture du débat général.

Le Président de l'Assemblée générale veut fédérer les Etats membres autour d'un nouveau programme de développement

Donnant le coup d'envoi du débat général de l'Assemblée générale des Nations Unies, John W. Ashe a rappelé mardi les défis actuels, tout en exhortant les États membres à œuvrer ensemble à l'élaboration d'un nouveau programme de développement commun.

Donnant le coup d'envoi du débat général de l'Assemblée générale des Nations Unies, le Président de sa 68ème session, John W. Ashe, a rappelé mardi les défis auxquels l'Assemblée devrait faire face, tout en exhortant les États membres à œuvrer ensemble à l'élaboration d'un nouveau programme de développement commun.

« Cette session se tient dans un contexte et une période de l'histoire où votre Organisation est engagée dans un processus de changement ; et je ne parle pas ici uniquement de changements physiques, mais également de la tâche qui nous incombe de faire en sorte que les Nations Unies soient un organe plus réactif, avec une nouvelle orientation stratégique qui déterminera le développement mondial au-delà de 2015 », a lancé le Président Ashe, enjoignant aux dirigeants mondiaux présents de ne pas voir dans cette nouvelle session une simple routine, mais au contraire l'occasion de « manifester à nouveau notre attachement […] aux nobles idéaux qui constituent les principes moteurs de l'Organisation ».

Rappelant le climat international troublé dans lequel s'ouvre cette nouvelle session, John W. Ashe a mis en garde les États membres quant au fait que « nous assistons, dans le monde actuel, à une véritable montée des extrémismes ethniques et religieux, des inégalités entre les sexes, des tensions politiques et des inégalités socioéconomiques ».

Dans ce contexte, le Président a tenu mentionner tout particulièrement le cas récent de la Syrie : « Désormais que nous avons obtenu la preuve irréfutable que le fléau de la guerre chimique a été déclenché en Syrie, notre devoir, en tant que communauté des nations, est de remédier à ce mal. »

« Nous sommes réunis ici aujourd'hui, en dépit de ces obstacles, pour donner une expression humaine au travail acharné qu'il convient de fournir afin que le multilatéralisme puisse bénéficier à tous », a-t-il poursuivi.

« Le paradoxe de la fonction de Président de l'Assemblée est qu'il ne dispose d'aucun pouvoir pour contraindre les États membres à s'engager sur des voies d'action spécifiques et doit non seulement rester neutre, mais être perçu comme tel s'il veut conserver sa crédibilité », a déclaré John W. Ashe, tout en exhortant les États membres à prendre acte des limites de sa fonction et à travailler efficacement en vue de l'élaboration d'un programme commun.

« En tant que Président, je suis prêt à jouer on rôle via la formulation de conseils judicieux et à vous orienter dans le sens des intérêts de la communauté internationale. Mais c'est à vous, États membres, que revient la lourde tâche de vous engager sur la voie d'un programme commun », a-t-il ajouté.

Insistant sur certaines avancées récentes « encourageantes », témoignant de l'efficacité de l'ONU en tant qu'organe collectif de coopération, le Président a rappelé en particulier la signature historique en avril dernier du Traité sur le commerce des armes, réglementant le commerce illicite des armes légères et de petit calibre. « Il est prévu que cet instrument, qui a désormais été signé par 83 États et ratifié par quatre d'entre eux, permettra de réduire considérablement les effets meurtriers et déstabilisateurs de la prolifération de ces armes », s'est-il félicité.

« Je souhaite également mentionner avec une immense satisfaction que, en 2000, cet organisme a adopté la Déclaration du Millénaire et par la suite les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), qui ont rassemblé la communauté internationale autour d'une série d'objectifs ambitieux en matière de développement. Plus récemment, à Rio +20, nous avons décidé de rédiger un programme de développement post-2015 », a poursuivi le Président.

Sur la question spécifique des OMD, John W. Ashe a rappelé que la définition de ce programme pour l'après-2015 était le thème de la 68ème session. « Il devra avoir pour préoccupation essentielle l'éradication de la pauvreté, ainsi que prendre en compte les trois dimensions interdépendantes du développement durables que sont la croissance économique, l'équité et l'inclusion sociale et la protection environnementale », a-t-il précisé.

Tout en leur demandant de faire preuve d'optimisme et de ne pas se laisser gagner par le cynisme et l'esprit de polémique, le Président de l'Assemblée a exhorté en conclusion les États membres, « à veiller à ce que cette Assemblée fasse avancer la vision du monde prévue par la Charte des Nations Unies, à savoir un monde de sécurité, de paix, de justice, de respect de la primauté du droit et de la planète, de tolérance, d'égalité des droits pour tous, de progrès social et de foi en la dignité et la valeur de la personne humaine ».