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« Le respect des droits de l'homme, seule voie possible pour la RDC », selon la Haut Commissaire adjointe

La Haut Commissaire adjointe aux droits de l'homme, Flavia Pansieri.
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La Haut Commissaire adjointe aux droits de l'homme, Flavia Pansieri.

« Le respect des droits de l'homme, seule voie possible pour la RDC », selon la Haut Commissaire adjointe

Au terme d'un déplacement de sept jours en République démocratique du Congo (RDC), la Haut Commissaire adjointe des Nations Unies aux droits de l'homme, Flavia Pansieri, a lancé mercredi un appel en faveur de la lutte contre l'impunité et du renforcement du respect des droits de l'homme, seule voie possible pour une stabilisation du pays.

« Il était important que mon premier déplacement en tant que Haut Commissaire adjointe aux droits de l'homme s'effectue en République démocratique du Congo (RDC), non seulement en raison de la situation très difficile des droits de l'homme dans ce pays, mais aussi pour rappeler l'engagement de mon organisation à aider les autorités et le peuple congolais à relever les nombreux défis qui se posent dans ce domaine », a-t-elle expliqué.

« Ma visite intervient à un moment crucial dans la mobilisation des efforts en vue du retour d'une paix durable dans l'est de la RDC », a précisé la Haut-Commissaire adjointe. Présente à Goma les 22 et 23 août, alors que des combats reprenaient autour de la ville, Mme Pansieri a déploré les pertes en vies humaines occasionnées et rappelé que les frappes indiscriminées contre les civils constituaient une violation du droit international humanitaire.

« J'ai été particulièrement frappée par la situation des populations du Nord-Kivu et de l'Ituri », a déclaré Mme Pansieri. « Les habitants m'ont parlé de leur vulnérabilité, de leur situation socioéconomique précaire et des contraintes sécuritaires liées aux activités des groupes armés. J'ai également pu observer les conséquences néfastes de la présence très limitée des institutions étatiques sur place et de la fragilisation des structures coutumières traditionnelles. »

La Haut Commissaire adjointe s'est également dite « alarmée par l'ampleur des violences sexuelles commises principalement par les groupes armés, mais aussi par les forces de défense et de sécurité et les civils ». Soulignant que « la perpétuation de telles violences exige une lutte acharnée contre l'impunité », elle a rappelé que de nombreuses victimes attendaient encore que justice leur soit rendue, notamment pour les cas de viols de Walikale, Bushani et Minova.

Lors de sa visite, Mme Pansieri s'est également rendue à Kitchanga, en territoire de Masisi. « J'ai pu prendre la mesure de l'impact dévastateur des activités menées par les groupes armés sur la vie des communautés locales, notamment les déplacements de population, les viols massifs, les exécutions sommaires et le dénuement consécutif à l'accaparement des terres et des ressources naturelles et minières », a-t-elle dit.

« L'état déplorable des centres de détention constitue un autre sujet majeur de préoccupation. Au cours de ma visite de la prison de Bunia, j'ai observé les conditions précaires du millier de détenus confinés dans un espace prévu pour accueillir 220 personnes », a poursuivi la numéro 2 des droits de l'homme à l'ONU. Elle a exhorté les responsables au niveau national et provincial à redoubler d'efforts pour réduire les cas de détentions préventives prolongées. « J'ai été encouragée par les premières mesures déjà prises par le ministère de la justice et des droits humains pour améliorer la situation dans les prisons et je lui assure tout le soutien de notre Bureau dans le développement de son projet de réforme globale du système pénitentiaire », a-t-elle ajouté.

Face à ces nombreux défis, la Haut Commissaire adjointe s'est déclarée encouragée par la détermination de ses interlocuteurs au sein du gouvernement, du Parlement, des autorités judiciaires et des forces de défense et de sécurité à améliorer la situation des droits de l'homme.

Elle a ainsi salué les initiatives législatives concernant la protection des défenseurs des droits de l'homme. « La promulgation récente de la loi établissant une Commission nationale des droits de l'homme est une preuve de l'engagement de l'État congolais à renforcer le système national de protection et de promotion des droits de l'homme », a-t-elle déclaré, encourageant les autorités à rendre cet organe rapidement opérationnel.