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FAO : l'origine du syndrome respiratoire du Moyen-Orient reste à découvrir

Juan Lubroth, le vétérinaire en chef de la FAO.
FAO/Giulio Napolitano
Juan Lubroth, le vétérinaire en chef de la FAO.

FAO : l'origine du syndrome respiratoire du Moyen-Orient reste à découvrir

Pour comprendre le rôle des animaux dans l'apparition et la propagation du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS), il est indispensable de mener des analyses et des recherches complémentaires, a conclu vendredi l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Selon elle, les éléments disponibles à ce jour ne suffisent pas à identifier la cause spécifique, animale ou non, du coronavirus à l'origine du MERS chez l'homme.

Pour comprendre le rôle des animaux dans l'apparition et la propagation du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS), il est indispensable de mener des analyses et des recherches complémentaires, a conclu vendredi l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Selon elle, les éléments disponibles à ce jour ne suffisent pas à identifier la cause spécifique, animale ou non, du coronavirus à l'origine du MERS chez l'homme.

Les coronavirus affectent principalement oiseaux et mammifères. Certaines souches provoquent des maladies bénignes, alors que quelques autres sont plus dangereuses, comme le coronavirus du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS). Il a été démontré que le coronavirus du MERS entraîne chez l'homme des infections respiratoires aiguës. En revanche, la démonstration n'a pas été faite jusqu'ici chez l'animal.

« Le mode de transmission et l'origine du virus ne sont pas clairs », reconnaît Juan Lubroth, vétérinaire en chef de la FAO. « Nous ne disposons pas d'informations suffisantes pour identifier avec certitude son origine. Or, il est essentiel d'en confirmer la cause et les mécanismes de transmission et de propagation afin de mettre au point des solutions permettant de réduire les risques […] pour les populations humaines. »

Aux Pays-Bas, l'Institut national pour la santé publique et l'environnement a mené une étude, récemment parue dans The Lancet Infectious Diseases Journal, qui apporte des informations nouvelles.

Les chercheurs ayant réalisé cette étude ont trouvé des anticorps du coronavirus du MERS ou d'un virus similaire dans des échantillons sanguins de dromadaire. Les échantillons ont été prélevés dans des zones où il n'a été fait état d'aucune infection chez l'homme. Dans certains cas, les dromadaires testés ont été isolés d'autres dromadaires pendant plusieurs années.

Ces découvertes d'anticorps révèlent la présence du coronavirus du MERS, ou d'un virus similaire, chez certains dromadaires et, potentiellement, chez d'autres espèces. Cependant, la seule manière d'acquérir la certitude que le virus affectant l'homme est le même que celui affectant a priori le dromadaire (ou autre animal) consiste à isoler ce virus chez différentes espèces et de procéder à des comparaisons génétiques.

À ce jour, le coronavirus du MERS a seulement été isolé chez l'homme. Aussi les recherches doivent-elles être approfondies chez l'animal afin de faire la lumière sur une possible origine animale du coronavirus. Si cette cause est confirmée, les autorités vétérinaires et de santé publique pourront mieux communiquer sur la prévention de la maladie ou instituer des mesures de contrôle spécifiques.

Les pouvoirs publics de la région affectée étudient la situation. De son côté, la FAO entretient un échange suivi avec les autorités nationales ainsi qu'avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE à l'appui des efforts visant à identifier le cadre ou l'espèce susceptible de servir de réservoir à la maladie et à traiter le virus chez l'animal afin de protéger la santé humaine et animale.

Aussi, la FAO recommande-t-elle vivement aux gouvernements de renforcer leurs efforts pour mieux comprendre les causes du virus et les mécanismes de transmission et de propagation en question. Les informations ainsi obtenues serviront à agir afin d'éviter toute exposition des populations humaines et animales à ce coronavirus et de réduire les risques que constitue ce virus pour la santé et les échanges.