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Crise alimentaire dans le nord du Mali : l'UNICEF tire la sonnette d'alarme

Des enfants déplacés dans la capitale du Mali, Bamako, prennent un repas bienvenu.
HCR/H. Caux
Des enfants déplacés dans la capitale du Mali, Bamako, prennent un repas bienvenu.

Crise alimentaire dans le nord du Mali : l'UNICEF tire la sonnette d'alarme

Le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) a fait part mercredi de sa vive préoccupation concernant la crise nutritionnelle à Gao, dans le nord du Mali, qui touche particulièrement les plus vulnérables et les enfants de moins de cinq ans.

Le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) a fait part mercredi de sa vive préoccupation concernant la crise nutritionnelle à Gao, dans le nord du Mali, qui touche particulièrement les plus vulnérables et les enfants de moins de cinq ans.

Une enquête sur la nutrition et la mortalité menée par le Ministère de la santé et ses partenaires, dont l'UNICEF au Mali, montre que le taux de malnutrition aiguë globale y est de 13,5%, ce qui en fait une situation nutritionnelle «grave», selon la classification des Nations Unies.

La situation est encore plus préoccupante dans le district sanitaire de Bourem, où ce taux de malnutrition aiguë globale est de 17%, dépassant le seuil d'alarme de 15% fixé par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Au cours des six prochains mois, 22 730 enfants seront à risque de malnutrition aiguë, a averti l'UNICEF dans un communiqué de presse.

« La situation nutritionnelle à Gao mérite une attention particulière. Il faut agir maintenant pour que les enfants qui peuvent être sauvés ne soient pas abandonnés à leur sort», a déclaré David Gressly, le Coordonnateur de l'action humanitaire pour le Mali, lors d'une visite à Gao hier.

Gao a été l'une des zones les plus touchées par les combats qui ont éclaté l'an dernier dans le nord du Mali entre les forces gouvernementales et les rebelles touaregs, ouvrant la voie à la prise de contrôle de la région par des islamistes radicaux. La crise a poussé des centaines de milliers de civils à fuir et engendré une grave crise humanitaire.

L'UNICEF indique que les taux de malnutrition élevés s'expliquent partiellement par le fait que l'enquête a été menée en mai 2013, au début de la saison de soudure lorsque les réserves alimentaires s'épuisent.

En outre, le pic de paludisme durant la raison des pluies a eu un impact sur l'état nutritionnel des enfants. Le récent conflit, et ses conséquences sur les moyens financiers de la population, est un autre facteur qui explique la gravité de la situation.

« Les vies de nombreux enfants sont en danger. Ils ont besoin d'une aide immédiate », a déclaré Françoise Ackermans, représentante de l'UNICEF au Mali. «Le traitement des enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère est une priorité pour l'UNICEF. Nous ne ménageons aucun effort pour aider chaque enfant», a-t-elle ajouté.

Cette année, plus de 108.000 enfants de moins de cinq ans ont été admis dans les unités d'apport nutritionnel dans le pays avec l'aide du Gouvernement, de l'UNICEF et de leurs partenaires humanitaires.

La prochaine enquête nutritionnelle sera réalisée à Tombouctou, dans le nord du Mali. Elle est déjà en cours dans le sud du pays. Les résultats permettront d'évaluer les tendances nutritionnelles à l'oeuvre afin de mieux évaluer les besoins et de permettre une meilleure allocation des ressources.

L'UNICEF indique que 80 millions de dollars sont nécessaires pour répondre aux besoins nutritionnels à travers le pays. À ce jour, seul un quart de ce financement a été obtenu. A la date du 22 juillet, l'appel consolidé pour le Mali a permis de récolter 142 millions de dollars, soit 30% des 476 millions de dollars demandés.