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L'ONU dénonce un projet de loi sur les médias en Somalie

Des Somaliens à Mogadiscio en août 2011. Photo UNHCR/S. Modola
Des Somaliens à Mogadiscio en août 2011. Photo UNHCR/S. Modola

L'ONU dénonce un projet de loi sur les médias en Somalie

Le Haut commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) a exprimé vendredi sa préoccupation devant un projet de loi en Somalie sur les médias qui pourrait facilement être utilisé pour restreindre la liberté d'expression, en exigeant par exemple que les médias ne diffusent pas d'informations « contraires à l'islam, aux traditions somaliennes ou à l'éthique traditionnelle ».

Le Haut commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) a exprimé vendredi sa préoccupation devant un projet de loi en Somalie sur les médias qui pourrait facilement être utilisé pour restreindre la liberté d'expression, en exigeant par exemple que les médias ne diffusent pas d'informations « contraires à l'islam, aux traditions somaliennes ou à l'éthique traditionnelle ».

Le projet a été préparé par le ministère de l'Information, des Postes, des télécommunications et des transports de la Somalie et soumis au Conseil des ministres qui l'a adopté le 11 juillet, malgré les promesses faites par le Gouvernement somalien de mener de larges consultations avant son adoption.

« Nous exhortons les autorités somaliennes à examiner le projet afin d'assurer sa conformité aux normes internationales des droits de l'homme », a indiqué le porte-parole du HCDH, Rupert Colville, lors d'une conférence de presse à Genève.

Il est prévu que le projet de loi soit maintenant soumis à l'Assemblée législative de la Somalie et examiné par un sous-comité sur les médias. Une fois adopté, le projet de loi sera soumis au Président pour promulgation.

« Ce processus devrait être complété d'ici un peu moins de deux mois, ce qui laisse suffisamment de temps pour organiser des consultations et apporter des modifications», a expliqué M. Colville.

Le projet obligerait notamment les journalistes à révéler leurs sources si les informations publiées heurtaient les sensibilités de l'opinion, tout en prévoyant la suspension des journalistes et des représentants des médias accusés d'avoir contrevenu à cette loi, en violation du principe de la présomption d'innocence.

« Nous sommes également préoccupés par la composition de l'organe de réglementation proposé, le Conseil national des médias, ainsi que le processus de sélection de ses membres, qui ne garantissent pas l'indépendance de cet organe », a conclu M. Colville.