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Des élections crédibles en 2014, élément clef de la transition en Afghanistan, pour l'ONU

Le Vice-Secrétaire général des Nations Unies, Jan Eliasson.
ONU/Jean-Marc Ferré
Le Vice-Secrétaire général des Nations Unies, Jan Eliasson.

Des élections crédibles en 2014, élément clef de la transition en Afghanistan, pour l'ONU

De retour d'un voyage de cinq jours en Afghanistan, le Vice-Secrétaire général de l'ONU, Jan Eliasson, a, mercredi devant la presse, jugé essentiel pour le pays et ses partenaires de consolider les gains importants réalisés au cours de la dernière décennie et de faire avancer sa transition démocratique, mettant en particulier l'accent sur la nécessité de tenir des élections libres et justes l'an prochain.

« Il est extrêmement important pour le peuple afghan, mais aussi pour les Nations Unies et les nombreux pays qui ont contribué à cette transition, que l'Afghanistan ne retombe pas dans les affres de la guerre, de l'extrême pauvreté et des violations des droits de l'homme que nous avons vues auparavant », a déclaré M. Eliasson.

Le processus de transition politique et sécuritaire en Afghanistan est entré dans sa cinquième et dernière phase. L'année 2014 devrait ainsi être marquée par des élections présidentielle et provinciales, et par le départ de la plupart des forces militaires internationales alliées.

Le Vice-Secrétaire général a indiqué avoir exprimé à ses différents interlocuteurs l'intention des Nations Unies de poursuivre leur partenariat avec l'Afghanistan, si tel est le souhait du Gouvernement et du peuple afghans.

Au cours des cinq jours qu'a duré sa visite, M. Eliasson a participé à de nombreuses réunions de haut niveau à Kaboul et a également visité la province de Kandahar. Il s'est notamment entretenu avec le Président afghan, Hamid Karzai.

Pour M. Eliasson, le scrutin présidentiel du 5 avril prochain sera un événement décisif. Cette élection, a-t-il ajouté, doit être « libre et juste » et bénéficier d'une large participation. Il a insisté, à cet égard, sur la nécessité pour le Parlement afghan d'adopter deux textes de loi relatifs aux futures élections, avant la clôture de sa session en cours à la mi-juillet.

Le premier de ces deux textes définit la structure et les responsabilités de la Commission électorale indépendante du pays, tandis que le second concerne la principale loi électorale régissant toutes les futures élections afghanes.

Sur le chapitre sécuritaire, M. Eliasson a reconnu que la période actuelle était difficile. Il a, du reste, en ouvrant la conférence de presse, raconté qu'il avait été réveillé, le matin de son départ, par un attentat-suicide, non loin du site de l'ONU, qui a fait 11 morts.

« Il y a, de toute évidence, une amélioration de la sécurité », a expliqué le Vice-Secrétaire général, précisant que les forces armées afghanes comptaient désormais plus de 350 000 éléments. Mais, a-t-il ajouté, « il subsiste des poches d'insécurité et de nombreux civils ont perdu la vie cette année », leur nombre étant supérieur par rapport à la même période en 2012.

M. Eliasson a également souligné l'importance du maintien de l'aide au développement et de l'aide humanitaire, la communauté internationale devant, à cet égard, respecter ses engagements et les donateurs verser ce qu'ils ont promis, notamment lors des conférences de Tokyo et de Chicago.

Le Vice-Secrétaire général a dit également espérer une amélioration des relations entre le Pakistan et l'Afghanistan. « Il s'agit d'une relation absolument stratégique qui a une grande importance pour la sécurité des deux pays », a-t-il estimé, évoquant en outre les conséquences positives d'un renforcement du dialogue entre Islamabad et Kaboul sur la question des réfugiés.

Au cours de sa conférence de presse, M. Eliasson a été interrogé sur la situation en Égypte, que l'ONU, a-t-il dit, suit de près, « heure par heure ». « Nous espérons vivement désormais que les Égyptiens trouveront le moyen de résoudre les différends par des moyens pacifiques et démocratiques », a-t-il indiqué, lançant un « appel à la tolérance et la coexistence pacifique ».

Pour le Vice-Secrétaire général, « une Égypte stable et sûre est essentielle pour la stabilité et la sécurité régionales ». « Alors que le monde regarde l'Égypte en ce moment crucial », M. Eliasson a invité chacun à « éviter une escalade » et à « faire preuve du maximum de retenue dans le meilleur intérêt du pays ».