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Bosnie-Herzégovine : une experte de l'ONU affirme que l'interférence des différences ethno-nationales est un frein au développement

Le vieux pont de la ville de Mostar en Bosnie-Herzégovine
Le vieux pont de la ville de Mostar en Bosnie-Herzégovine

Bosnie-Herzégovine : une experte de l'ONU affirme que l'interférence des différences ethno-nationales est un frein au développement

L'Experte indépendante des Nations Unies dans le domaine des droits culturels, Farida Shaheed, a exhorté vendredi les autorités de la Bosnie-Herzégovine à redoubler d'efforts pour assurer l'accès de la population aux activités sportives, culturelles, artistiques et scientifiques et ce, dans un « cadre neutre où la politique et les affiliations ethno-nationales n'interfèrent pas ».

« La culture et l'éducation sont prises en otage dans les débats politiques », déclare Mme Shaheed dans un communiqué de presse publié à l'issue de sa première mission en Bosnie-Herzégovine. « Leur effet sur l'expression artistique, culturelle et scientifique dans le pays est très néfaste, alors que l'exercice des droits culturels est entravé », poursuit-elle.

« Un exemple frappant est l'incertitude qui entoure aujourd'hui le sort de sept institutions culturelles majeures de la Bosnie-Herzégovine, dont le Musée national qui a fermé ses portes l'année dernière. Je suis préoccupée par l'influence croissante des organismes politiques sur les institutions culturelles, dont l'indépendance devrait être garantie », ajoute-t-elle.

L'Experte souligne, en outre, que l'une des tendances préoccupantes en cours est le soulignement à l'excès des différences culturelles et linguistiques, qui servent de prétexte à des pratiques de ségrégation ethnique, en particulier dans le domaine de l'éducation.

Mme Shaheed souligne que les divergences actuelles sur les perspectives d'avenir du pays – en particulier ses institutions politiques et administratives - ne sont pas irréconciliables.

« Forger un avenir commun pour toutes les communautés et minorités nationales est la seule voie pour assurer la paix et le développement économique en Bosnie-Herzégovine », souligne Mme Shaheed, en ajoutant que les tensions, 20 ans après la fin de la guerre, sont plus virulentes parmi le personnel politique que parmi la population bosnienne.

« Toutes les personnes que j'ai rencontrées - enseignants, étudiants et universitaires - ont exprimé le souhait de dépasser les divisions afin que tous les enfants de la Bosnie-Herzégovine aient un avenir meilleur», conclut-elle.