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Réduction des risques de catastrophe: l'ONU insiste sur le renforcement des partenariats avec le secteur privé

Le Vice-secrétaire général, Jan Eliasson, à l'ouverture de la quatrième session de la Plateforme mondiale de réduction des risques de catastrophe, à Genève
Le Vice-secrétaire général, Jan Eliasson, à l'ouverture de la quatrième session de la Plateforme mondiale de réduction des risques de catastrophe, à Genève

Réduction des risques de catastrophe: l'ONU insiste sur le renforcement des partenariats avec le secteur privé

À l'occasion de l'ouverture de la quatrième session de la Plateforme mondiale de réduction des risques de catastrophe mardi à Genève, le Vice-secrétaire général des Nations Unies, Jan Eliasson, a rappelé que l'émergence d'une culture de résilience est une priorité de l'ONU.

À l'occasion de l'ouverture de la quatrième session de la Plateforme mondiale de réduction des risques de catastrophe mardi à Genève, le Vice-secrétaire général des Nations Unies, Jan Eliasson, a rappelé que l'émergence d'une culture de résilience est une priorité de l'ONU.

« Nous avons tiré les amères leçons du passé. Nous savons que le fait d'attendre qu'une catastrophe ait lieu pour agir est insoutenable et moralement inacceptable », a déclaré M. Eliasson dans son discours devant les représentants des gouvernements, de la société civile, du secteur privé ainsi que des universitaires et des scientifiques. « Vos efforts sont cruciaux pour la construction des systèmes de résilience face aux catastrophes et l'édification de communautés plus sûres », leur a-t-il lancé.

Lors de la session plénière sur le rôle du secteur privé pour la réduction des risques de catastrophe, M. Eliasson a rappelé que les pertes économiques dues aux catastrophes sont colossales, dépassant 100 milliards de dollars par an depuis plusieurs années déjà.

« 90% des dommages sont causés aux entreprises. Dans leur grande majorité, ils sont occasionnés par des catastrophes récurrentes au niveau local, qui ne sont pas prises en compte dans les statistiques internationales. Ces catastrophes affectent des vies, des communautés, mais aussi la durabilité et la compétitivité des entreprises », a affirmé M. Eliasson ; alors que les discussions de la session plénière ont souligné la nécessité de renforcer les partenariats avec le secteur privé afin de réduire les risques de catastrophe.

Présentant les objectifs de la réunion, Aris Papadopoulos, le Président du Groupe consultatif, qui rassemble des chefs d'entreprise, s'est félicité de la volonté de l'ONU de rechercher des solutions en partenariat avec le secteur privé. « Le Groupe consultatif ne doit toutefois pas se contenter de fournir des conseils, il doit passer à l'action », a-t-il poursuivi, avant d'insister sur la nécessité de mettre sur pied un réseau comprenant des entreprises, publiques ou privées, afin de partager les informations et les bonnes pratiques dans ce domaine.

Pour sa part, Kiki Lawal, responsable des relations avec le secteur privé au Bureau de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes des Nations Unies (SIPC), a invité les gouvernements, la société civile et les autres parties prenantes à jeter les bases d'une nouvelle stratégie contre les catastrophes lors de la Conférence internationale sur la réduction des risques de catastrophe, qui se tiendra au Japon en 2015.

Selon le Bureau, les partenariats solides avec des entreprises du secteur privé ont permis au Japon de réduire les risques de catastrophe et de financer les efforts de reconstruction après les récents tremblements de terre qui ont frappé le pays.

Andrew Maskrey, le coordonnateur pour l'élaboration de l'étude d'évaluation de la SIPC sur la réduction des risques, a souligné le rôle particulier qui incombe aux compagnies d'assurance. « Certaines entreprises possèdent des actifs qui se trouvent dans des zones à haut risque, les rendant particulièrement vulnérables aux catastrophes. Dans cette perspective, les compagnies d'assurances devraient encourager les entreprises à se montrer davantage sensibles aux risques. Les gouvernements devraient, quant à eux, créer des environnements favorables aux assureurs », a souligné M. Maskrey.

Enfin, M. Maskrey a tenu à préciser que le rapport n'avait pas pour objectif de décourager les investissements dans les zones à haut risque, mais bel et bien d'inciter les investisseurs à réfléchir aux risques de catastrophes naturelles pouvant survenir dans les zones où se trouvent leurs actifs et aux moyens de renforcer la résilience pour y répondre.