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Les violences contre les femmes détruisent les sociétés de l'intérieur, dit Ban au Mozambique.

Ban Ki-moon avec des élèves du lycée de Polana Caniço, à Maputo au Mozambique. Photo ONU/Eskinder Debebe
Ban Ki-moon avec des élèves du lycée de Polana Caniço, à Maputo au Mozambique. Photo ONU/Eskinder Debebe

Les violences contre les femmes détruisent les sociétés de l'intérieur, dit Ban au Mozambique.

Pour le dernier jour de son voyage au Mozambique, Ban Ki-moon a débattu lundi de la situation des droits humains dans le pays avec les membres de la nouvelle Commission nationale sur les droits de l'homme du Mozambique.

Qualifiant les violences faites aux femmes d'épidémie mondiale, le Secrétaire général a notamment exigé un changement dans les mentalités et les comportements afin de stopper ce mal qui « détruit nos sociétés de l'intérieur ».

M. Ban a ensuite détaillé les progrès du Mozambique dans ce domaine, mentionnant en particulier les lois contre les violences domestiques et les encouragements prodigués aux filles afin qu'elles aillent et restent à l'école.

« Les jeunes filles qui reçoivent une éducation ont moins de chance de se marier jeunes et de tomber enceintes avant qu'elles ne s'estiment prêtes », a-t-il dit, alors qu'il devait se rendre plus tard dans la journée dans une école secondaire.

« La moitié des femmes du Mozambique sont analphabètes », a-t-il néanmoins rappelé, avant de rappeler le lien qui existe entre les droits de l'homme, la pauvreté et les inégalités.

Abordant le rôle crucial de la Commission nationale sur les droits de l'homme, et alors que l'Examen périodique universel du Conseil des droits de l'homme a montré il y a deux ans des cas de détentions arbitraires et d'exécutions extrajudiciaires au Mozambique, M. Ban s'est félicité que la Commission dispose de pouvoirs d'investigation des allégations de violations des droits de l'homme.

« Votre décision de tenir des sessions ouvertes périodiques avec des représentants de la société civile est louable et sage », a-t-il également lancé à l'adresse des membres de la Commission, parmi lesquels siègent de tels représentants.

« Je vous exhorte à protéger farouchement votre indépendance, qui est cruciale pour la crédibilité, la légitimité et l'efficacité de la Commission », a-t-il ajouté.

Enfin, le patron de l'ONU a souhaité que le Mozambique ratifie le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, soutienne la Convention sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et de leur famille et mette en œuvre les recommandations formulées dans le cadre de l'examen périodique.

Le Mozambique est la première étape d'une tournée de cinq jours du Secrétaire général en Afrique. Il doit se rendre ensuite en République démocratique du Congo, au Rwanda, en Ouganda et en Éthiopie, où il participera à un sommet de l'Union africaine.