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L'ONU célèbre la langue française, vecteur de dialogue et de coopération internationale

La Directrice générale de l’Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), Irina Bokova.
UNESCO/Patrick Lagès
La Directrice générale de l’Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), Irina Bokova.

L'ONU célèbre la langue française, vecteur de dialogue et de coopération internationale

À l'occasion de la Journée internationale de la francophonie, observée chaque année le 20 mars, l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) célèbre mercredi le pouvoir qu'a la langue française, outil de compréhension mutuelle et de paix, de rapprocher peuples et cultures.

« La langue française tire sa force de la diversité des peuples et des cultures qui l'ont en partage et participent chaque jour à son enrichissement et à sa vitalité », a déclaré la Directrice générale de l'UNESCO, Irina Bokova, dans le message qu'elle a adressé pour marquer cette Journée.

Mme Bokova a souligné l'importance de la diversité linguistique comme condition d'une coopération internationale « sincère et authentique », où chacun peut exprimer directement et fidèlement sa pensée, « sans utiliser de mots d'emprunt ».

« C'est une question d'égalité et de respect ; c'est aussi une question d'efficacité et de clarté. C'est pourquoi l'UNESCO s'attache à promouvoir la langue française comme langue de travail et source de renouvellement des idées et de précision dans l'exercice de son mandat », a-t-elle affirmé.

Pour l'Organisation basée à Paris, la célébration de la francophonie sert à marquer l'attachement aux valeurs de la démocratie, la dignité de la personne, les droits humains, la liberté d'expression, que la langue française a portés dans l'histoire et qu'elle contribue à défendre aujourd'hui, en offrant un espace de dialogue et de coopération mutuelle au-delà des frontières.

« Telle est la raison d'être de l'UNESCO, dans son effort résolu pour construire, par l'éducation, les sciences et la culture, les conditions d'une solidarité intellectuelle et morale de l'humanité », a souligné Mme Bokova.

« Cette solidarité intellectuelle s'incarne et se fortifie dans la pratique des langues. La francophonie est au cœur de cet effort et sa promotion revêt la dimension d'un devoir sacré que l'UNESCO s'attache à faire valoir, comme force de développement et source de paix », a-t-elle rappelé.

Les Journées des langues à l'ONU ont été introduites en 2010 pour célébrer le multilinguisme et la diversité culturelle dans les six langues officielles de l'Organisation : anglais (23 avril), arabe (18 décembre), chinois (20 avril), français (20 mars), russe (6 juin) et espagnol (12 octobre).

Le français, qui fut au 21ème siècle la langue de la diplomatie, occupe aujourd'hui encore une place particulière à l'ONU. C'est non seulement l'une des six langues officielles, mais également l'une deux langues de travail du Secrétariat. Trente-huit pays parmi les 193 États Membres utilisent le français pour correspondre avec l'ONU.

Les Nations Unies sont également très présentes dans les pays francophones, avec 40% des effectifs de leurs opérations de maintien de la paix déployés en Haïti, en Côte d'Ivoire et en République démocratique du Congo (RDC), notamment.

Hier dans la soirée, le Secrétaire général Ban Ki-moon a souligné que, pour toutes ces opérations, l'ONU a besoin de fonctionnaires qui parlent français.

« Nous avons besoin de policiers francophones pour engager le dialogue avec les populations locales. Nous avons besoin de soldats francophones qui comprennent la situation sur le terrain. Nous avons besoin de fonctionnaires civils francophones », a-t-il expliqué.

M. Ban a tenu ces propos dans le cadre d'une cérémonie au cours de laquelle lui ont été remis la Médaille Léopold Sédar Senghor ainsi que le Grand Prix de la Francophonie, attribués à l'Organisation des Nations Unies « en reconnaissance de ses efforts […] pour donner à la langue française la place qui lui revient dans la tâche importante que lui confie la communauté internationale ».