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Un expert de l'ONU demande aux pays du continent américain de mettre fin au placement en isolement

Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, Juan E. Méndez. ONU Photo/Jean-Marc Ferré
Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, Juan E. Méndez. ONU Photo/Jean-Marc Ferré

Un expert de l'ONU demande aux pays du continent américain de mettre fin au placement en isolement

Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture, Juan E. Méndez, a appelé mercredi à la mise en place d'une commission d'enquête sur la pratique de la détention en isolement et ses effets néfastes sur le continent américain.

Lors de son premier exposé devant la Commission interaméricaine des droits de l'homme, M. Méndez a prévenu que les mécanismes de garanties dans la région étaient insuffisants pour empêcher, détecter et réagir aux détentions en isolement, particulièrement en Amérique latine. Il a exhorté la Commission à redoubler d'efforts pour adopter des règles plus claires sur le recours au placement en isolement.

« Malgré les nombreux exemples qui montrent que la région des Amériques ne fait pas exception dans le recours abusif à l'isolement, je suis préoccupé par le manque d'informations et de données statistiques sur son utilisation », a indiqué M. Méndez, en rappelant les effets néfastes de cette pratique, documentés dans un rapport qu'il a présenté en 2011 à l'Assemblée générale de l'ONU.

« Le placement en isolement n'est acceptable que dans des circonstances exceptionnelles et ne devrait être appliqué qu'en tant qu'en dernière instance et pour une durée limitée. Son utilisation devrait être transparente et offrir toutes les garanties de procédure régulière », a-t-il ajouté.

L'expert indépendant a précisé que la détention en isolement constitue toujours un « traitement cruel, inhumain ou dégradant » lorsqu'elle est utilisée contre des mineurs ou des personnes avec des déficiences mentales.

« Les individus placés en isolement devraient toujours avoir accès à des instruments juridiques adéquats pour contester le motif ou la durée de la mesure et devraient également avoir accès à un avocat et à une assistance médicale en permanence », a souligné M. Méndez.

« Il est important que les États modifient les législations, politiques et pratiques qui ne sont pas alignés sur ces pratiques », a-t-il ajouté.