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Soudan du Sud : le HCR prévient d'une hausse des cas mortels d'hépatite E parmi les réfugiés

Une femme âgée soudanaise reçoit des soins médicaux dans un camp de réfugiés du Soudan du Sud.
HCR/B. Sokol
Une femme âgée soudanaise reçoit des soins médicaux dans un camp de réfugiés du Soudan du Sud.

Soudan du Sud : le HCR prévient d'une hausse des cas mortels d'hépatite E parmi les réfugiés

Au Soudan du Sud, le Haut Commissariat des Nations unies aux réfugiées (HCR) est confronté à un nombre important de cas d'hépatite E dans les camps de réfugiés se trouvant près de la frontière avec le Soudan.

L'hépatite E est endémique dans la région mais, parmi les réfugiés, 6.017 personnes ont été contaminées et 111 en sont décédées depuis juillet 2012, selon le HCR, les autorités sud-soudanaises et l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

« La majorité de cas confirmés et présumés a été enregistrée dans le camp de réfugiés de Yusuf Batil, situé dans l'État du Haut Nil, qui compte 3.937 cas, soit près de 70% du total, et où 77 décès sont à déplorer. Le site accueille actuellement 37.229 réfugiés », a précisé le porte-parole du HCR, Adrian Edwards, lors d'une conférence de presse donnée à Genève.

« Le camp de réfugiés de Jamam, qui se trouve également dans l'État du Haut Nil, a enregistré 1.320 cas et 25 décès, suivi du camp de Gendrassa avec 577 cas et trois décès. Au camp de Doro, 58 cas ont été recensés à ce jour, ainsi que deux décès », a-t-il ajouté.

Plus à l'ouest, dans l'État d'Unity, la situation est moins dramatique selon les agences onusiennes. 125 cas confirmés ou présumés ainsi que quatre décès ont été enregistrés sur le site de Yida dont la population de 65.541 réfugiés est la plus importante au Soudan du Sud.

La majorité des réfugiés hébergés dans les camps où la maladie est la plus répandue sont originaires de l'État du Nil Bleu, une région rurale isolée du Soudan où il y a peu d'installations sanitaires et où l'eau non contaminée est rare. Selon le HCR, la croissance de la population dans le camp après l'afflux depuis le Nil Bleu pourrait être l'un des facteurs de la propagation rapide de la maladie.

« Alors qu'il n'existe aucun traitement approuvé par l'OMS contre l'hépatite E, le risque de contracter la maladie peut être fortement réduit grâce au lavage des mains au savon, particulièrement après avoir été aux toilettes, la consommation d'eau potable, l'utilisation de latrines et le fait de ne pas consommer de fruits ou de légumes crus. Transmis par l'eau ou la nourriture contaminés, l'hépatite E est un virus qui atteint le foie », a rappelé M. Edwards.

Des mesures d'urgence ont été prises pour endiguer la propagation de la maladie, notamment la construction de latrines, la distribution de savon et d'eau potable. La surveillance de la maladie a été renforcée, une campagne de désinfection de l'eau par l'addition de chlore est en cours, ainsi qu'une campagne intensive de promotion de l'hygiène de base dans les marchés, les écoles et au sein des familles.

Au Soudan du Sud, on compte actuellement 112.981 réfugiés soudanais dans l'État du Haut Nil et 67.233 dans celui d'Unity.