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L'essor des emplois de classe moyenne dans les pays en développement pourrait stimuler la croissance en 2013 – OIT

Des ouvrières dans une usine du Bangladesh, en train de fabriquer des bidis,  cigarettes très populaires en Asie du Sud.
IRIN/Mushfique Wadud
Des ouvrières dans une usine du Bangladesh, en train de fabriquer des bidis, cigarettes très populaires en Asie du Sud.

L'essor des emplois de classe moyenne dans les pays en développement pourrait stimuler la croissance en 2013 – OIT

Il est prévu que 390 millions de travailleurs supplémentaires rejoignent la «classe moyenne» d'ici à 2017, mais un milliard et demi d'autres resteront confinés dans la pauvreté.

Dans les pays en développement, le nombre de travailleurs de la classe moyenne est soudainement monté en flèche au cours de la décennie passée, permettant de créer une dynamique bienvenue pour stimuler la croissance et la consommation dans ces économies.

Les nouveaux chiffres contenus dans le rapport Tendances mondiales de l'emploi 2013 de l'Organisation internationale du Travail (OIT) révèlent que près de 1,1 milliard de travailleurs dans les pays en développement – 42% de l'ensemble des travailleurs – appartiennent dorénavant à la « classe moyenne », vivant eux et leur famille avec plus de 4 dollars par personne et par jour. La hausse est particulièrement nette en Asie de l'Est.

Depuis 2001, 400 millions de travailleurs supplémentaires ont rejoint les rangs de la classe moyenne, avec des revenus suffisants pour permettre à leur famille de consommer entre 4 et 13 dollars par personne et par jour. Cela correspond au doublement du nombre de travailleurs dans cette classe moyenne émergente. Un autre groupe de 186 millions de travailleurs vit maintenant avec plus de 13 dollars par jour, relève le rapport.

D'ici à 2017, l'OIT estime que 390 autres millions de travailleurs du monde en développement pourraient rejoindre cette classe moyenne.

« Au fil du temps, cette classe moyenne émergente pourrait apporter un élan extrêmement utile à une croissance mondiale plus équilibrée en stimulant la consommation, en particulier dans les régions les plus déshéritées du monde en développement », a souligné Steven Kapsos, l'un des auteurs du rapport.

Les travailleurs de la classe moyenne peuvent ainsi investir davantage dans la santé et l'éducation, ce qui leur permet de mener une vie plus saine et productive. Par ricochet, cela pourrait se traduire par une productivité plus forte et un développement économique plus rapide, a expliqué M. Kapsos.

L'essor des classes moyennes s'est accompagné d'un recul du nombre de travailleurs vivant dans l'extrême pauvreté – vivant avec moins de 1,25 dollar par jour. Environ 397 millions de travailleurs appartiennent maintenant à cette catégorie – un recul de 281 millions depuis 2001.

Actuellement, 472 autres millions de personnes vivent avec un revenu compris entre 1,25 et 2 dollars par jour, un déclin de 35 millions depuis 2001.

Mais le nombre des «quasi-pauvres» – ceux qui vivent avec 2 à 4 dollars par jour – a augmenté de 142 millions au cours de la décennie passé, représentant un total de 661 millions de personnes.

Bon nombre de ces «quasi-pauvres» ne sont pas couverts par une assurance sociale et risquent de retomber dans la pauvreté en cas de nouvelle crise économique.

En Asie du Sud, 92% de la main-d'œuvre sont soit pauvres, soit quasi-pauvres, tandis qu'en Afrique subsaharienne, 86% des travailleurs relèvent de ces catégories.

« Beaucoup de travail reste à faire pour élever les niveaux de productivité et étendre le nombre d'emplois de qualité, afin de stimuler la croissance de la classe moyenne du monde en développement. Malheureusement, la crise qui affecte les marchés du travail menace de ralentir cette progression », a conclu M. Kapsos.