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Décideurs politiques et survivantes se réunissent à l'ONU pour mettre fin aux violences contre les femmes

Photo ONU/Tim McKulka
Photo ONU/Tim McKulka

Décideurs politiques et survivantes se réunissent à l'ONU pour mettre fin aux violences contre les femmes

Décideurs politiques et survivantes s'étaient donnés jeudi rendez-vous au Siège des Nations Unies pour forger un consensus et identifier des stratégies communes visant à mettre fin aux violences exercées à l'encontre des femmes et des filles à travers le monde.

Organisée par l'Entité des Nations Unies pour l'égalité des sexes et l'autonomisation de la femme (ONU Femmes), ce forum, qui se poursuivra demain, prépare le terrain à la 57ème session de la Commission de la condition de la femme (CSW57), dont le thème sera précisément « l'élimination et la prévention de toutes les formes de violences à l'égard des femmes et des filles ».

Lors de cette session, qui se tiendra en mars 2013, la Commission examinera les expériences, enseignements tirés et meilleures pratiques existantes en ce domaine. Elle évaluera les réalisations et identifiera les lacunes et défis et donnera l'occasion aux dirigeants mondiaux de discuter des moyens d'accélérer les actions et les engagements en vue de lutter contre cette « pandémie ».

« Éliminer la violence à l'encontre des femmes devrait être notre priorité commune », a lancé la Directrice exécutive adjointe d'ONU-Femmes à l'ouverture des débats, qui réunissaient représentants gouvernementaux, activistes, membres de la société civile et hauts fonctionnaires des Nations Unies.

Jusqu'à sept femmes sur 10 continuent d'être la cible de violences physiques ou sexuelles au cours de leur vie, selon l'ONU Femmes. Entre outre, 603 millions d'entre elles vivent dans des pays où les violences domestiques ne toujours pas sanctionnées par la loi.

Mme Puri a noté que les femmes et les filles encourent des risques chaque jour dans le cadre de leurs activités quotidiennes, que ce soit à la maison, dans la rue, en prenant les transports en commun ou en allant chercher de l'eau ou du bois de chauffe.

« Cela se produit dans tous les pays, contextes et installations possibles et c'est l'une des violations les plus répandues. Mettre fin aux violences contre les femmes, ce n'est pas demander un traitement de faveur, cela consiste seulement à permettre à celles-ci de vivre dans la dignité. »

Rappelant les nombreuses résolutions et conventions que les États avaient adoptées au fil des ans, Mme Puri a déclaré qu'il était temps pour les gouvernements de mettre en œuvre les promesses sous la forme d'actions nationales.

« Nous avons observé l'émergence de nombreuses pratiques optimales », a-t-elle déclaré. « Il est essentiel de se pencher sur 'ce qui marche' afin de réagir aux violences contre les femmes. De telles expériences peuvent servir d'inspiration et de moteur pour d'autres », a-t-elle souligné, en expliquant que le forum pourrait servir de plateforme d'échanges.

Plus tôt cette année, l'ONU Femmes avait lancé l'initiative COMMIT, exhortant les dirigeants du monde à s'engager publiquement contre ce type de violences.

Aujourd'hui, l'une des tables rondes du Forum a réuni des femmes rescapées de la violence ayant apporté des changements à long terme au sein de leurs communautés, afin de discuter de la manière dont elles ont mis à profit leur expérience pour promouvoir avec succès des réformes législatives et politiques.

Par ailleurs, aujourd'hui également, mais à Vienne, dans le cadre d'un dialogue également organisé par l'ONU Femmes, la Secrétaire générale adjointe aux affaires économiques et sociales, Wu Hongbo, a souligné la nécessité de faire davantage pour réaliser l'égalité entre les sexes et l'autonomisation des femmes, qui ne bénéficient pas à part égale avec les hommes des progrès accomplis vers les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).

« La pauvreté continue d'avoir un visage féminin », a-t-elle rappelé. « Nous avons tous le devoir de changer cela. Chacun a un rôle à jouer dans le fait d'amener le changement. Les femmes sont d'importants agents de développement, mais elles ne seront capables de jouer leur rôle sans un environnement favorable », a-t-elle ajouté, plaidant pour que l'égalité entre les sexes et l'autonomisation des femmes figurent au cœur de l'agenda de développement mondial post-2015.